Par François-Xavier Amherdt | Photo : DR
Lorsque le Christ institue l’eucharistie, il est au seuil de sa Passion. Comme le repas pascal juif, commémorant la sortie d’Egypte unique du peuple d’Israël hors de la captivité, Jésus établit la cène pour faire mémoire de tout ce qu’il va traverser dans sa Pâque : son chemin de croix et sa mort sur la croix, récapitulant son existence à l’écoute du dessein du Père et en sacrifice d’amour pour l’humanité ; puis sa sortie du tombeau désormais vide dans la lumière de sa Résurrection. Cet événement accompli une fois pour toutes, il invite les apôtres à le réactualiser en « faisant mémoire » de lui. Mais il ne précise évidemment pas la fréquence des célébrations rituelles à venir.
Le mémorial du mystère pascal au jour du Seigneur, le lendemain du sabbat, le 8e jour ou premier de la semaine nouvelle, s’est imposé dès le début de l’histoire de l’Eglise, en prolongeant le rythme des sept jours de la création et de la libération juive que signifie le repos sabbatique. Et rapidement, l’eucharistie fut vécue chaque jour, selon la demande du Notre Père : « Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien. » Car le Maître de l’histoire veut se rendre réellement présent à nous, jour après jour.
Que faire dès lors au moment où le nombre de célébrants prêtres se montre insuffisant et que celui des fidèles décroît ? Mieux vaut indéniablement, dans la logique de notre foi, diminuer la quantité de liturgies pour n’en garder que quelques-unes, regroupées géographiquement et mieux fréquentées, plutôt que vouloir à tout prix dire une multitude infinie de messes éclatées, avec chaque fois une petite poignée de participants. Quitte à proposer d’autres types de rassemblements dominicaux, comme des célébrations de la Parole, avec ou sans distribution de la communion. Car l’essentiel demeure la qualité et la profondeur de la réalité du mystère de Pâques toujours offerte aux communautés et aux assemblées, afin qu’elles en vivent dans l’ordinaire du temps.