Espérer contre toute espérance

Espérer contre toute espérance

PAR CHRISTOPHE ANÇAY
PHOTO : MP

L’histoire du peuple hébreu est faite de crises 1. Elles ont nourri l’attente utopique d’un monde meilleur, une espérance eschatologique. D’un autre côté, c’est la nostalgie, les lamentations sur la terre promise et perdue. Ces mêmes réactions se retrouvent aujourd’hui. L’attente des « lendemains qui chantent » cohabite avec les regrets d’un monde idyllique dans lequel tout allait mieux.

Entre ces deux réactions, une troisième émerge : essayer de comprendre la crise sans vouloir immédiatement en sortir par un retour à un passé mystifié ou un saut dans un avenir rêvé.

Aujourd’hui, c’est peut-être aussi cette attitude que nous devons chercher. Face aux crises n’attendons pas un sauveur qui viendrait résoudre nos problèmes. Refusons aussi le repli dans la nostalgie du passé mais regardons le visage du Christ. Il y a peu, nous célébrions Dieu qui se donne à nous comme un petit enfant et bientôt, nous commémorerons ce même Dieu mort sur une croix. Voilà l’espérance du chrétien : un petit bébé et un condamné à mort. Ou alors, un Dieu qui prend toute notre humanité et qui transcende la mort par sa résurrection. C’est ici et maintenant que Dieu est avec nous pour que nous soyons debout, comme le Christ Ressuscité. « Espérant contre toute espérance, il a cru. » (Rm 4, 18)

1 Cf. Thomas Römer, LAncien Testament – une littérature de crise, 1995, Revue de Théologie et de Philosophie, vol. 127, n° 4, pp. 321-338.

 

« Cet équilibre précaire fait de lucidité et de réalisme a conduit des auteurs de l’Ancien Testament à reconnaître la prééminence de Dieu au cœur même des crises. Comme si l’exil n’était pas un accident mais le lieu même de la Révélation. »

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