Par François-Xavier Amherdt
Photo: DRD’un côté, l’apôtre Paul exhorte les chrétiens à participer à la vie de la cité (la « polis », en grec), et donc à la « politique » au sens noble (Romains 13, 1). La foi est « politique » et nous pousse à faire de la « politique », contrairement à ce que préconisent certains partis et penseurs qui aimeraient en cantonner l’exercice dans la sphère privée et individuelle. L’Evangile a des incidences communautaires essentielles, dans le domaine de la justice sociale, de la solidarité, du bien commun et de la subsidiarité.
Que les baptisés s’engagent donc en politique, au nom de leur foi, soit en tant que citoyens en participant à la démocratie et à toutes les votations-élections, soit en assumant une responsabilité ou une charge ! Il s’agit ainsi de respecter les lois et les autorités en faisant le bien, dans la mesure où les gouvernements authentiques ne s’attribuent pas à eux-mêmes le pouvoir, mais le reçoivent du peuple, et en fin de compte de Dieu lui-même qui veut le bonheur de tous.
Cependant, si les responsables politiques ne jouent pas leur rôle et cherchent leurs intérêts propres plutôt que celui de la population, comme c’est trop souvent le cas dans les multiples régimes autoritaires, totalitaires ou gangrenés par la corruption, les chrétiens citoyens sont, « par motif de conscience » (verset 5), tenus de s’élever contre les législations et les pratiques injustes qui oppriment les minorités et ne respectent pas la « loi naturelle » inscrite par Dieu en tout être. Car les baptisés sont citoyens des cieux et appelés à obéir à Dieu, qui parle dans le sanctuaire de leur cœur, plutôt qu’aux instances étatiques, quand les deux perspectives entrent en conflit (Philippiens 3, 20-21).
La « laïcité ouverte », inspirée du Nouveau Testament et du Magistère ecclésial, est là pour garantir le droit de chaque communauté religieuse de vivre selon ses convictions, en paix avec les autres au sein de l’espace public.