Par frère Michel Fontaine, opL’expression « fin de vie » reste aujourd’hui difficile à caractériser, tant dans le milieu des soins que dans celui qui cherche à définir ce qu’est la vie. Un nouveau-né atteint d’une maladie grave, incurable, est reconnu « en fin de vie » au même titre qu’une personne âgée qui, progressivement, perd ses forces, ses capacités, et attend plus ou moins sereinement la « fin de sa vie », autrement dit la mort… mais aussi comme cet accidenté de la route dans un service de soins intensifs dont le pronostic vital est hautement engagé…
Certes, nous sommes là devant des réalités qui touchent les limites de l’existence humaine. Devant ces situations extrêmes, que faut-il alors mobiliser d’essentiel, pour qu’un débat éthique s’installe ? Car le débat n’a de sens que s’il y a un dilemme, une tension entre différents avis, entre différentes visions, mais… différentes visions de quoi ? Simplement (si l’on peut dire) de ce qu’est un être humain… d’où vient sa dignité, quel est le sens de son existence… Le philosophe Lévinas disait que « l’éthique est une optique spirituelle »…
Alors, Comment nous situons-nous par rapport à l’être humain, à la finalité de la vie ? Notre titre « Ethique et fin de vie » n’a de sens que si l’on entre dans le débat sur ce que c’est que vivre, et pourquoi.
C’est ici que nous sommes probablement convoqués, chacune et chacun à sa manière, croyants ou non croyants, à ne pas rester des observateurs passifs mais à entrer dans le débat. J’ai le sentiment que nous ne savons plus débattre rationnellement ! N’ayons pas peur de la complexité. Elle honore le Créateur et nous entrons ainsi davantage dans le mystère de l’être humain… dans le mystère de la vie.