Fausse couche: entre douleur et espérance

Fausse couche: entre douleur et espérance

Les fausses couches. Fréquentes, elles n’en sont pas pour autant insignifiantes. Témoignage des douleurs et espérances d’une jeune femme de 28 ans, mariée depuis cinq ans.

Propos recueillis par Bertrand Georges
Photo: pxherePauline, un an et demi après la naissance de votre premier enfant vous avez fait une fausse couche ; comment avez-vous réagi ?
J’ai très mal vécu l’arrêt brutal de cette grossesse. Je m’étais attachée à cet enfant dès que j’ai su que j’étais enceinte et j’ai eu le sentiment d’un véritable arrachement. Je me sentais vide, ou plutôt vidée. J’avais l’impression que mon corps m’avait trahie, qu’il n’avait pas été capable d’accueillir ce tout petit pour lui permettre de grandir. Il s’en est suivi une grande dévalorisation de moi-même dans tous les domaines et durant plusieurs mois.

Ce fut aussi une épreuve d’un point de vue conjugal car, si la présence de ce bébé dans ma chair avait été évidente pour moi, ce n’était pas le cas pour mon époux qui a eu besoin de plus de temps pour réaliser ce qui s’était passé et pour pouvoir porter cette tristesse avec moi.

Enfin, cet événement a été pour moi l’occasion de me frotter de plus près au Seigneur en lui criant ma détresse et mon incompréhension. Je trouvais la perte de ce bébé profondément injuste et j’en voulais à Dieu de permettre qu’il m’arrive cela.

Comment avez-vous surmonté votre tristesse ?
J’ai d’abord fait le choix d’accepter cette tristesse au lieu de vouloir la chasser d’un revers de main. 

Une parole d’un prêtre a été très précieuse pour moi : « Au Ciel, vous découvrirez le visage de votre enfant. » Ces mots ont été un baume sur ma plaie : ils me rappelaient que mon enfant était au Ciel, heureux auprès de Dieu et qu’il ne me resterait pas éternellement inconnu. Avec mon époux, nous avons d’ailleurs décidé de lui donner un prénom pour lui accorder pleinement sa place dans notre famille. 

Enfin, vivre une nouvelle grossesse et accoucher de manière totalement naturelle m’a permis de me réconcilier avec mon corps de mère.

Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je rends grâce pour l’existence de cet enfant qui a tellement agrandi notre cœur de parents ! Je suis heureuse d’avoir un petit intercesseur auprès du Seigneur et je lui demande tout spécialement de m’aider à grandir dans mon rôle de maman. Enfin, cet événement m’a rappelé que mes enfants ne m’appartiennent pas et que, malgré tout l’amour que je leur porte, seul Dieu peut combler profondément leur cœur.

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