Humour, joie et foi

Humour, joie et foi

Par Bénédicte Jollès
Photo: DR« Je croirai le jour où les chrétiens auront une gueule de ressuscités », écrivait Nietzsche. Honnêtement, nos raideurs ou nos crispations peuvent être des repoussoirs.

Et pourtant, la vie des saints est émaillée de fantaisies, ils font preuve d’une liberté intérieure souvent ignorée. Il est arrivé à saint Philippe Néri de tirer sur la barbe d’un garde suisse ou de mettre un chat sur l’autel pour éviter de léviter. Thérèse d’Avila interpelle le Seigneur : « Si c’est ainsi que vous traitez vos amis, je comprends que vous en ayez si peu. » Don Bosco présentait régulièrement des spectacles de magie aux jeunes et les attirait en nombre. Un jour, saint Vincent de Paul croise une religieuse nettoyant un couloir : « Ma Sœur, balayez-vous pour la gloire de Dieu ? – Oui, répond celle-ci, toute fière.
– C’est bien ce que je me disais, parce que, si c’était pour balayer le couloir, vous vous y prendriez autrement ! » L’humour recadre, dédramatise, et quand il sonne juste, il permet à une joie contagieuse de s’exprimer.

Un chrétien qui ne rit pas est en danger, un saint triste est un triste saint. Alors, même et surtout en temps de pandémie, célébrons, fêtons et blaguons, d’abord de nous-même et de nos limites, une belle façon d’éviter de se prendre au sérieux. Et si nous n’avons pas tous le talent du bon mot qui fait rire, nous pouvons au moins sourire.

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