Cette année, les Rendez-vous Cinéma IL EST UNE FOI de l’Eglise catholique romaine de Genève fêtent dix ans d’existence. Pour célébrer cet anniversaire, le festival invite les spectateurs à explorer le thème de la beauté, du 30 avril au 4 mai, aux Cinémas du Grütli.

Par Myriam Bettens | Photos : DR
« La beauté comme principe de vie exclut toute utilisation de celle-ci comme outil de tromperie ou de domination. Car ceci est la laideur même, le mal », écrit François Cheng dans Cinq méditations sur la Beauté. Beauté et vérité sont donc intimement liées et contiennent, en germe, un chemin spirituel authentique. Elle renvoie donc autant à une réalité physique qu’à un ailleurs qui la transcende. Or, les réflexions sur la beauté peuvent sembler un exercice difficile à accomplir, car la dimension subjective passe pour être la règle.
Les Rendez-vous Cinéma IL EST UNE FOI de l’Eglise catholique romaine à Genève tenteront de l’explorer dans sa dimension physique, mais aussi immatérielle, afin de mieux comprendre les défis liés à sa quête. « La question est cruciale, tant la beauté est liée avec le désir et le goût de vivre. »
La beauté comme principe de vie
« Dans un monde où le beau est souvent réduit à l’aspect esthétique, à la surface et à l’apparence, la 10e édition des Rendez-vous Cinéma de l’ECR braque le projecteur sur l’expérience spirituelle qui jaillit de la rencontre avec la Beauté. » Vingt films et dix débats au programme de cette 10e édition, déclinés sous plusieurs angles afin de mieux saisir comment s’incarne le concept souvent abstrait de beauté.
Une première escale mènera dans le monde de l’art, « véhicule par excellence de l’absolu », où il sera question de retranscription du sacré à travers la peinture d’icônes, de poésie ou encore de musique pouvant mener à la transcendance. Le parcours se poursuivra au travers de la beauté qui se révèle dans la nature avec la thématique du réenchantement du monde, à la capacité à être touché par l’harmonie et la simplicité du quotidien, en passant par le bouleversement occasionné par la rencontre solennelle avec le cycle de la vie et de la mort. D’autres expressions, parfois surprenantes, de la beauté sont à découvrir durant ce festival.
Un contenu éthique profond
La clôture de cette édition anniversaire se tiendra, le dimanche 4 mai, au Conservatoire de musique de Genève avec un spectacle multimodal d’Andrej Tarkovsky « d’un contenu éthique profond ». Ce concert rendra hommage à son père, le cinéaste russe Andreï Tarkovsky. La performance du Duo Gazzana alternera entre lectures, avec l’acteur Samuel Labarthe comme récitant, et pièces musicales inspirées des films du metteur en scène disparu. Des projections vidéo comprenant des scènes des films Andreï Tarkovsky ainsi que des images inédites et des documents issus des archives familiales
feront partie intégrante de la représentation.
La beauté s’affiche

L’affiche de cette 10e édition a choisi l’artichaut pour représenter la beauté intérieure, « comme le cœur d’un artichaut. Elle demande d’aller au-delà des premières impressions pour découvrir ce qui se cache sous la surface ». Représenté en porcelaine blanche pour ajouter une dimension de pureté et de finesse, le rebord des feuilles est souligné d’un liseré doré pour rappeler l’art du kintsugi japonais. Cette technique consiste à réparer les pièces en céramique brisées en appliquant de l’or sur les cassures de l’objet. Cet art illustre que « la fragilité et les cicatrices font partie de l’histoire d’un objet » et que « la beauté ne réside pas seulement dans la perfection ». Plus d’informations sur ilestunefoi.ch