Par Valérie Pianta
Photo: p1.storage.canalblog.com, http://www.atelier-avila.chQuand nous étions petits enfants, certains d’entre nous avait peur du loup… Les loups des contes et des fables nous faisaient frissonner, mais celui de notre imagination peut-être encore davantage ! Il surgissait sitôt l’obscurité venue, alors qu’on revêtait nos peurs secrètes et toutes les histoires entendues.
Je me souviens enfant, de mes vacances au pied de la montagne dans un coin d’Italie : parfois le soir, un long hurlement résonnait, suivi d’un autre. On nous expliquait alors que ce n’était pas grave, les loups vivaient là-bas. Animal, homme et nature s’apprivoisaient normalement dans la juste distance que requérait chacune des relations de ce trinôme. S’apprivoisaient… sans grandes théories.
Aujourd’hui, nous sourions en songeant aux contes, aux fables, à nos terreurs enfantines. Pourtant, à un moment ou l’autre, nous faisons dans nos vies l’expérience de la peur face à ces lieux obscurs et blessés de notre histoire personnelle et nous avons l’impression d’être parfois dévorés (c’est le mot !) par des sentiments qui surgissent de ces obscurités comme des loups affamés. Evidemment, nous pouvons bien avoir peur de ces loups qui matérialisent angoisses, échecs ou blessures. Mais voici Noël ! Un tout-petit enfant, le Christ Jésus nouveau-né, par sa grâce, nous donne la force de nous réconcilier avec nous-mêmes, de nous lier d’amitié avec cette part sombre de nous-mêmes, en l’apprivoisant pour vivre avec elle dans la paix. Le regard ingénu de l’Enfant-Dieu nous invite à regarder plus haut vers le Père, pour mieux apprivoiser ces « loups intérieurs » qui peuplent si souvent les bas-fonds de notre histoire personnelle.
Enfin, rappelez-vous ! On raconte une anecdote à propos de saint François d’Assise et d’un loup. Un loup affamé terrorisait les habitants de la ville de Gubbio. Le saint approcha l’animal et lui ordonna de ne plus faire aucun mal à personne. D’autre part, il fit promettre aux habitants de nourrir l’animal jusqu’à la fin de sa vie… Il savait que la faim était la seule raison qui le poussait à s’attaquer aux gens. Il avait fait du loup un signe qui rappelerait désormais aux gens de Gubbio, dit-on, le message d’amour et de paix du saint homme.