Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, Unité pastorale de Notre-Dame de Tours (FR), mars 2020
Par Marco Cattaneo | Photo: DR
«La campagne de Carême de cette année 2020 aborde la problématique des semences, source de vie. Les étudiants sont aussi des semences, des semences d’humanité. D’où ce témoignage du Directeur de Saint Justin.J’ai pour mission d’offrir à des hommes et des femmes venant de pays émergeants, un environnement leur permettant d’acquérir une formation afin de faire ultérieurement bénéficier leur pays d’origine des connaissances acquises en Suisse. Grâce à l’aide de ces jeunes retournés chez eux, j’ai développé des aides dans leurs pays, ce qui m’a permis d’aller vers des personnes n’ayant pas forcément accès aux hautes écoles de leurs pays et surtout d’augmenter le nombre d’aides, car le coût est entre cinq et sept fois inférieur au coût d’une aide en Suisse.J’ai aussi pour mission de promouvoir dans mes foyers de Fribourg, Zurich et Genève, une école de vie, où tolérance, respect et égalité de droit s’exercent dans un esprit démocratique. Ces maisons ne sont pas des ghettos, elles ressemblent à un village, ouvert à tous les peuples, à toutes les religions et à toutes les cultures. Ensemble nous nous efforçons de réaliser à notre niveau un monde plus pacifique et plus juste. Nous cultivons des relations fraternelles durables.
J’entends éveiller la compréhension de l’Eglise universelle comme communauté solidaire de foi. Dans cet esprit, je pense que les personnes en formation devraient être capables d’aider à résoudre les lancinants problèmes de leurs pays d’origines. Je soigne et encourage également le dialogue interculturel et interreligieux afin que les paroles, les gestes et les regards deviennent des pierres angulaires de l’édifice du « Monde en paix ».
Nous espérons être des partenaires ayant les mêmes droits. Pour nous il n’y a plus, « ni Juifs, ni chrétiens, ni esclaves, ni hommes libres, ni hommes, ni femmes, car vous êtes tous UN dans le Christ Jésus. » (Gal. 3, 28)
Jésus-Christ et sa Bonne nouvelle, telle qu’elle vit dans l’Eglise, sont les bases de mes actions. Avec le Magistère de l’Eglise et en accord avec les principes qui régissent l’engagement universel de toutes les Eglises, je mets l’accent sur le respect de la dignité humaine, la justice sociale et la solidarité, le respect de la Création, la responsabilité et l’espérance. Voilà dans quel esprit j’avance dans cette mission depuis maintenant plus de 90 ans grâce à cette folle vision de mon père fondateur, Mgr François Charrière.
Toutes les personnes associées à mon œuvre doivent pouvoir s’identifier à cette mission et son esprit : ils sont des instruments de gestion du personnel. Toutes les personnes concernées prennent part au processus de planification et de décision selon les responsabilités qu’elles exercent. Cela implique une information adéquate et qu’elles s’efforcent d’aborder honnêtement et ouvertement les différences d’opinions et les conflits. De plus, elles utilisent de façon responsable les ressources disponibles (immeubles, finances, énergie, etc.) sachant qu’elles n’en sont que les gestionnaires.
Seule, mon œuvre ne peut avancer, elle compte sur la responsabilité de chacun et chacune, selon ses convictions, afin que mon œuvre puisse continuer sa mission d’aide à la formation pour un monde meilleur. Vous, hommes et femmes de ce monde, vous pouvez m’aider par un geste de solidarité et de joie envers ceux qui souhaitent se former mais ne peuvent pas par faute de moyen. MERCI de votre partage.
« Donner de la joie, ici et ailleurs. »