Par Claude Amstutz | Photo : DR HUG
Seigneur Jésus, si Tu naissais aujourd’hui, où donc pourrais-je Te trouver ?
Dans ma famille ? Je crains que non, malgré la bonté et le courage des uns et des autres : nous sommes trop privilégiés sans doute…
Dans ma paroisse ? Peut-être, au sein de cette communauté si aimante à mes yeux, mais est-elle assez fragile pour toucher le cœur de Dieu : nous sommes si riches de notre savoir…
Dans une prison ? Pourquoi pas, au plus intime de celles et ceux qui se sentent indignes d’être aimés et pardonnés ?
Dans un hôpital ou un EMS ? Je peux y croire, là où la faiblesse et la perte d’autonomie sont le tissu d’un quotidien pas toujours rose ; là où rôde la souffrance et le parfum de la fin de vie sur lesquels veillent des anges de toutes les couleurs en tenue de service ?
Dans la rue, enfin ? Oh pas la mienne, familière et paisible, mais la barbare : celle des mécréants et des rebelles, des fêtards et des marginaux ou autres canards boiteux anonymes, pourtant solidaires à leurs heures et épris de justice ?
Seigneur Jésus, si Tu naissais aujourd’hui, où donc pourrais-je Te trouver ?
Quand j’y pense, revisitant le film de mon existence, dans tous ces lieux, un jour ou l’autre je T’y ai rencontré : ils sont, les uns et les autres, ces petits cailloux de ma maison de verre, celle de mon cœur.
Alors, Seigneur, viens-y naître aujourd’hui pour illuminer de Ta joie ces petits cailloux de mon cœur et renaître dans ma maison, tous les jours de ma vie.
Alléluia !
