Jeunesse papale!

Jeunesse papale!

Par Thierry Schelling
Photo : Jean-Claude Gadmer

Les réponses de François aux petits sont loin d’être des enfantillages.
Les réponses de François aux petits sont loin d’être des enfantillages.

Loin d’être des enfantillages, les réponses du pape François à trente enfants du monde entier – sur les 250 recueillis par les jésuites dans leurs institutions, paroisses et centres de jeunesse – éveillent un sourire, esquissent un soupir, permettent une émotion franche et directe, comme le ton des missives-réponses. Extraordinaire kaléidoscope que ce Cher Pape François, aux Editions Mame pour la version française !

Questions-réponses
On y lit, dans sa version originale, la question de l’enfant, avec son portrait, sa plume et son pays, ainsi que la traduction en français, bien sûr ; et, en vis-à-vis, la réponse du pape, dactylographiée pour une lecture plus sûre, peut-être. Et on y découvre que les enfants d’aujourd’hui comme ceux d’hier ont les mêmes grands et petits soucis : la guerre, le mal, la mort, mais aussi la paix, l’union des cœurs, et Jésus tout de même ! 

François prend plaisir à donner sa réponse, une réponse, dit-il, sans aucune infaillibilité ! Mais une vérité qui fait du bien, des mots abordables pour des questions difficiles. On y apprend que le Pape voulait être… boucher parce qu’il semblait que ce métier rendait très riche, qu’il a vu plein de miracles non spectaculaires mais dans sa vie quotidienne, qu’il n’a jamais pu comprendre la souffrance des enfants – « je n’ai pas peur de pleurer », confesse-t-il volontiers à William, 7 ans –, qu’il encourage Nastya, 10 ans, à donner son témoignage de chrétienne « là où tu vis, avec ta famille, parmi tes amis, et dans ta ville ».

Du tac au tac
Il ose aussi les «gros» mots : foi, espérance, charité, pardon, liberté, sans ambages philosophiques, mais presque du tac au tac, comme le font les enfants !

Jean-Paul Ier s’était prêté à l’exercice de catéchèses orales pour enfants, et Jean-Paul II leur avait écrit à la veille de Noël 1994, puis ouvert et conclu le jubilé de l’An 2000 avec eux. Des pontifes qui usent du « je », partagent leurs expériences d’enfants chrétiens, recourant à leurs souvenirs personnels pour les illustrer…

En cette ère de tardive dénonciation de l’abominable crime qu’est la pédophilie au sein même du clergé catholique, il est consolant de voir des papes prendre les enfants au sérieux, les écouter et leur répondre non pas en pérorant, mais juste en prenant leur plume pour aligner quelques mots justes et vrais.

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