
Par Pierre Guillemin
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La Science fait partie de l’Eglise. Comprendre l’Univers, la Nature sont des recherches acceptées et voulues par l’Eglise. Johann Gregor Mendel (1822-1884) est un très bon exemple de cette quête de la compréhension de la Nature. C’est un moine austro-hongrois dont les travaux sur l’hérédité ont jeté les bases de la génétique moderne. Né dans une famille modeste en Silésie (aujourd’hui en République tchèque), Mendel entre dans les ordres* et poursuit des études en sciences naturelles à l’Université de Vienne. Passionné par la biologie et les mathématiques, il devient enseignant et consacre son temps libre à des expériences minutieuses sur les plantes.
Entre 1856 et 1863, dans le jardin de son monastère à Brno, Mendel cultive des milliers de plants de pois. Il choisit des caractères facilement observables (couleur, forme, hauteur) et contrôle rigoureusement les croisements. A travers ces expériences, il découvre que les traits héréditaires ne se mélangent pas de façon aléatoire, mais obéissent à des lois précises : les gènes se transmettent selon des ratios prévisibles.
En 1866, il publie ses résultats qui passent inaperçus. Son travail ne sera redécouvert qu’au début du XXe siècle, soit plus de trente ans après sa mort. Les biologistes comme de Vries, Correns, Tschermak, Cuenot reconnaîtront alors leur importance fondamentale pour comprendre l’hérédité.
Il se passionne également pour la météorologie qui sera le domaine qu’il aura le plus longtemps étudié, de 1856 jusqu’à sa mort en 1884, faisant des relevés systématiques à partir des résultats des stations météorologiques de son pays. Il sera d’ailleurs plus connu par ses contemporains pour son apport à cette matière que pour sa contribution à la génétique naissante.
Johann Gregor Mendel est aujourd’hui considéré comme le fondateur de la génétique. Ses expériences simples, mais rigoureuses, ont permis de révéler l’existence des gènes bien avant leur identification physique. Son approche scientifique, mêlant observation, expérimentation et analyse mathématique, a marqué un tournant décisif dans l’histoire des sciences du vivant.
* Il devint augustin, comme le pape Léon.