Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo : DRT’es-qui?
Justyna Lotocka, 39 ans, théologienne, originaire de Pologne, habitant Lausanne.
Tu t’engages où?
Je m’engage en aumônerie auprès des jeunes de l’Université de Lausanne. 50% de mon poste d’aumônerie est au service de l’UNIL-EPFL, 50% au service de gymnases.
Justyna, l’Eglise de demain sera… ?
… en renouvellement constant, accueillante à l’image de l’icône de la Trinité.
Quels sont les défis de l’aumônerie de l’UNIL ?
Le but de l’aumônerie est évidemment de répondre aux jeunes, à TOUS les jeunes quelle que soit leur religion, leur spiritualité. Un de nos rôles est de veiller à la paix entre les peuples sur le campus, à la promouvoir. Nous organisons donc diverses activités, expositions, célébrations, prières de Taizé, soirées d’échange autour de thèmes spirituels pour que chacun puisse s’exprimer et que le partage entre religions soit une réalité entre nous. Nous emmenons aussi des jeunes pour expérimenter le bénévolat à travers l’une des œuvres de la fondation Mère Sofia, la soupe populaire de Lausanne. C’est l’occasion pour des universitaires de se confronter à la vie des plus pauvres. Des excursions sont aussi organisées (marche dans le désert, montée au Grand-Saint-Bernard, visites touristiques…).
Qu’est-ce que le public de l’université a de particulier pour une aumônière ?
Ce sont des personnes de passage. L’accueil a une très grande importance du coup, et les liens qui peuvent se nouer entre elles aussi. Etre créatrice de liens me plaît beaucoup : lorsque je vois que des jeunes venus du monde entier se rencontrent à l’aumônerie et échangent leurs coordonnées, se découvrent moins seuls, alors c’est une grande joie. Parfois aussi, des jeunes qui ont quitté l’université reprennent contact avec moi une ou deux années plus tard et c’est très agréable de voir ce lien qui continue entre eux et Dieu.
Une anecdote ?
Ce jeune qui se rit des personnes « croyantes non pratiquantes » car il est exactement l’inverse : il se dit agnostique mais participe aux prières de Taizé et va régulièrement à Taizé lui-même : « Moi je suis pratiquant mais pas croyant ! » dit-il. Il est à l’image de ce que nous pouvons proposer ici : beaucoup de jeunes sont en profonde recherche spirituelle, en recherche de Dieu, de valeurs. Ils ne sont pas forcément liés, dans leur identité, à une tradition ou une religion, mais ils cheminent. Dieu agit à sa manière dans le cœur de chacun… et ces jeunes sont formidables !
Pour aller plus loin
Le site de l’aumônerie de l’UNIL :
www.unil.ch/aum/