La Bible, quel canon…

La Bible, quel canon…
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP La Seymaz et UP Champel/Eaux-Vives – Saint-Paul/Saint-Dominique (GE), décembre 2019

Par Pierre Moser | Photo: DR
Noël approche, entraînant dans son sillage foultitude de traditions. Le bœuf et l’âne gris doivent leur présence autour de la crèche à l’évangile du pseudo Matthieu (Ch 14). La virginité de Marie doit sa persistance au protévangile de Jacques1. Bref, les exemples de références apocryphes foisonnent aussi bien dans nos traditions que dans certains de nos dogmes. Mais comment se fait-il que dans nos sociétés occidentales, notre éducation nous fait passer à côté de tant d’histoires et pourquoi? Parmi les réponses possibles, j’en vois deux : la nature même de ces documents: «apocryphe» signifie caché, et c’est bien ce que notre Eglise a cherché à faire pendant longtemps. D’autre part, se promener dans des textes tel le Livre d’Adam nécessite une lourde préparation vu la difficulté des textes; c’est déjà un travail d’expert. Pour mémoire, les évangiles canoniques ne nous sont pas disponibles depuis beaucoup plus longtemps: il a fallu Vatican II pour autoriser l’usage de langues vernaculaires dans la liturgie.

Naviguant entre merveilleux, miraculeux, fantastique et vérité historique possible, ces documents, malgré leur abord difficile, sont d’une richesse extraordinaire. Alors que la «canonisation» des écrits que nous tenons aujourd’hui pour officiels en fait une collection fermée, la tradition et les canons de l’Eglise se sont largement inspirés de ces textes dits «cachés». L’Assomption et la fête qui la célèbre en sont deux beaux exemples.

Que certains textes de ces apocryphes soient considérés comme farfelus ne soulève aucune objection pour ma part, n’en déplaise aux contradicteurs. Le tintamarre que la découverte de l’évangile de Judas a provoqué devrait nous convaincre 2. Encore aujourd’hui la polémique fait plus le «buzz» que la science. Et l’historicité du Nouveau Testament n’est pas discutable: les Pères de l’Eglise des trois premiers siècles font référence à la totalité des textes qui le constituent. Trêve de polémique, je vous laisse entre les mains de l’équipe de L’Essentiel pour vous guider dans la «révélation» de ces écrits «cachés».

Joyeux Noël et bonne lecture.

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