La croix avec Jésus

La croix avec Jésus

Par Giraud Pindi, curé modérateur de l’UP Nyon-Terre Sainte
Photo: DR
« Nous prêchons un Messie crucifié, scandale pour les juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour les appelés » (1 Co 1, 23-24) : ces paroles de Paul résument le sens de notre salut. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé », annonçait le prophète Zacharie (12, 10). « Comme Moïse éleva le serpent de bronze dans le désert sur un mât, il faut de même que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ait la vie », dit Jésus (Jn 3, 14). Dans son péché semant la mort au désert, le peuple est sauvé en regardant le serpent de bronze (Nb 21, 8-9).

C’est en posant notre regard sur Jésus en croix que nous sommes sauvés. « Tu te sens empoisonné, triste, ta vie ne va pas bien, elle est pleine de difficultés et de maladies ? Regarde le Christ crucifié. Regarde les plaies du Christ. C’est par ces plaies que nous avons été guéris » (François, homélie du 20 mars). Le soldat lève les yeux vers Jésus en croix et fait le meilleur acte de foi : « Cet homme était vraiment le Fils de Dieu » (Mc 15, 39).

Toutes les croix ne sont pas des expressions de la foi : instrument de torture, bijou, signe pour s’orienter, sur un drapeau, blanche ou rouge. Au Calvaire, deux hommes étaient crucifiés avec le Christ : leurs croix ne sont pas des symboles du salut. Sur sa propre croix, le larron est sauvé parce qu’il pose son regard sur la croix du Christ. Il regarde Jésus souffrant et reconnaît l’espérance. Un bandit est digne de reconnaître le Sauveur en croix. Quelle est mon attitude, à moi chrétien, homme ou femme de foi, devant le Christ en croix ?

Tant de mépris entoure aujourd’hui les symboles de notre salut. On fait disparaître les symboles de l’amour divin : crèche et croix. On dépersonnalise, laïcise, comme si le religieux était une indignité. Des funérailles laïques, des mariages laïcs, des baptêmes laïcs. Quelle incohérence ! A l’église, des cérémonies sans lecture biblique, des poèmes et des textes déconnectés de la Parole de Dieu, sans fondement, incolores et inodores, de la musique mondaine. Le regard, arrogant et insolent, se détourne du Christ. La prophétie du chapitre 53 du livre d’Isaïe est toujours d’actualité.

Il n’y a pas à philosopher, mais à entrer humblement dans le silence de l’adoration pour entendre ces paroles pleines d’amour d’un condamné : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp