Par Amandine Beffa
Photo : Jean-Claude Gadmer
Alors que se clôture l’année jubilaire des 1400 ans de la mort de saint Ursanne, il n’est pas trop tard pour affronter les près de 200 marches qui mènent à l’ermitage où il vécut.
Dans la grotte, désormais fermée, l’ermite est représenté couché. Si elle ne semble pas spontanément inviter à un enthousiasme débordant, sa position n’est pas sans rappeler les nativités médiévales où la Vierge Marie médite sur toutes ces choses qu’elle gardait dans son cœur (cf. Lc 2, 19). Qu’est-ce que la vie érémitique, sinon se séparer du monde pour s’approcher du Christ et méditer ses mystères ?
Une statue d’ours semble veiller sur le saint. On raconte en effet qu’un ursidé ayant mangé l’âne qui lui permettait d’effectuer toutes les petites tâches de son quotidien, saint Ursanne lui aurait demandé de prendre sa place. Légende ou réalité, peu importe, l’ours fait partie des bêtes féroces qui seront rendues inoffensives et vivront sans distinction avec les animaux domestiqués. Nous lisons dans le livre d’Esaïe : « Un rameau sortira de la souche de Jessé, père de David, un rejeton jaillira de ses racines. Sur lui reposera l’esprit du Seigneur : esprit de sagesse et de discernement, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte du Seigneur. La vache et l’ourse auront même pâture, leurs petits auront même gîte. » (Es 11, 1-2.7) Ainsi, l’histoire de cet ours annonce la venue du Royaume de Dieu, à la fois déjà là (présent par la venue du Christ sur la terre) et pas encore.
La vie de saint Ursanne, comme celle des autres saints, nous invite à mettre nos pas dans les siens pour rechercher la proximité avec le Seigneur et nous préparer à la venue de ce Monde à venir.