La mission ici: paroles en liberté

La mission ici: paroles en liberté

[thb_image lightbox= »true » image= »23601″]Texte de Sarah Roux et Xavier Rémondeulaz

Parle en liberté
Parole en liberté (PEL), groupe fondé à la suite d’une visite de Guy Gilbert en Valais, fête cette année ses 30 ans. Formé d’une trentaine de personnes, chrétiennes ou non, ce groupe apporte aux détenus une écoute, un dialogue vrai sur tout sujet qu’ils désirent aborder.

PEL compte dans ses rangs un certain nombre de paroissiens de notre secteur, dont son président, qui n’est autre que notre cher abbé « Riquet », fraîchement retraité, mais toujours plein d’entrain, et Sarah Roux. 

Alors Riquet, comment se porte PEL ?
Riquet : PEL se porte bien, l’ambiance y est excellente. Il se compose essentiellement de personnes en début de retraite, et de quelques jeunes également. 

Quelles sont les attentes des détenus ?
Riquet : Les aumôniers sont bien sûr en première ligne pour un dialogue approfondi. PEL, c’est surtout de l’ordre du « bol d’air ». Ceux qui n’ont plus de visite de la famille, se disent qu’au moins quelqu’un pense à eux. Les détenus restent durablement marqués par un temps passé avec quelqu’un de l’extérieur. 

Que peux-tu dire au sujet de la situation des détenus ?
Riquet : Il y aurait beaucoup de choses à dire. Je me limiterai à relever la situation difficile des prisonniers en préventive (attente de jugement). Le retard dans la justice fait qu’ils se trouvent très longtemps dans l’attente, dans des conditions difficiles, notamment sur un plan psychologique. 

Que souhaiter à PEL pour ses 30 ans ?
De toujours pouvoir compter sur ses bienfaiteurs. Permettre, par exemple, d’offrir un cadeau à un anniversaire, on ne peut pas imaginer le plaisir que cela fait. Je peux en témoigner au vu des remerciements reçus.

Et Sarah, comment es-tu arrivée dans l’association PEL ?
Sarah : Dans le cadre de ma formation professionnelle j’ai souvent eu l’occasion de me rendre dans les prisons, notamment en préventive. J’y ai rencontré des personnes dont la vie avait brusquement basculé. Au-delà des raisons qui les ont menés à se retrouver derrière les barreaux, j’ai été touchée par leur désarroi souvent en lien avec leur solitude. Toutes n’ont pas la chance d’avoir une famille ou des proches sur qui compter. Hormis le contact avec les professionnels qui travaillent dans le milieu carcéral (avocats ; médecins ; psychologues, etc.), la plupart des détenus n’ont plus personne pour faire le lien avec l’extérieur, pour parler, échanger sans être jugés, sans que ce ne soit consigné dans leur « dossier ». C’est à partir de ce constat que j’ai eu envie de m’engager dans l’association PEL.

Que vis-tu durant tes visites ?
Sarah : Au sein de PEL je fais partie d’un petit groupe de 5-6 personnes et nous nous rendons chaque premier vendredi du mois au Centre éducatif de Pramont où sont placés les mineurs (et parfois jeunes adultes). Nous y passons environ deux heures durant lesquelles nous prenons le temps de discuter, en toute confidentialité, sur différents sujets, en fonction des envies des jeunes. Puis nous partageons un goûter avant de jouer au loto. Ce sont de riches instants de partage, précieux autant pour eux que pour nous. 

Puisqu’il est malheureusement temps de conclure, nous nous permettons d’inviter tous les lecteurs de l’Essentiel à s’inscrire au souper de soutien de PEL, qui aura lieu le vendredi 18 octobre prochain !

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