La mission: intérieure?

La mission: intérieure?
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur d’Entremont (VS), octobre 2019

Par Michel Abbet  |  Photos: Annelyse Bérard, DR

Sûrement vous est-il arrivé d’assister à une messe dans une des paroisses valaisannes et de faire ce constat: de plus en plus de célébrants sont originaires de l’étranger, voire même d’un autre continent. Notre secteur, s’il a la chance de pouvoir bénéficier des services d’un curé encore jeune, a dû lui aussi avoir recours aux services d’un prêtre africain qui séjournera chez nous durant cinq ans.
Le «missionnaire» évoque pour les personnes aux cheveux blancs le religieux de chez nous envoyé à l’étranger dans le but d’évangéliser et de développer dans sa nouvelle «patrie» des infrastructures éducatives et structurelles, tout en érigeant églises, écoles ou centres de soins. Cela appartient désormais au passé, car, en l’espace d’une génération à peine, la situation s’est carrément inversée. Aujourd’hui, nous n’avons plus assez de prêtres pour continuer à desservir nos paroisses et nous sommes forcés de faire appel à des forces extérieures. Le missionnaire d’aujourd’hui est polonais ou africain et il arrive chez nous pour partager notre quotidien et continuer à faire vivre l’Espérance dans nos régions.

Dans nos paroisses, il a pour nom Gil- das Tchibozo, nous vient du Bénin, et sa venue est un «cadeau» du Père Théophile Akoha, que les gens de Champex connaissent bien. Le numéro de ce mois étant consacré au thème de la Mission, il nous a paru intéressant d’échanger quelques mots avec lui.Monsieur l’abbé, vous sentez-vous missionnaire ?
Oui, mais surtout par ma fonction de prêtre. Tout prêtre est missionnaire, du fait qu’il est disciple et envoyé du Christ. Dans ce sens, oui, je me sens vraiment missionnaire.

C’est une vocation ?
Dans la formation reçue dans mon dio-èse, je pouvais choisir entre deux voies possible: celle de prêtre diocésain ou celle orientée vers les missions extérieures. J’avais personnellement choisi la formation de prêtre diocésain, tourné vers la mission intérieure.

Et alors ?
Mon histoire avec Jésus m’a toujours sidéré. En fait, je n’avais jamais envisagé de quitter mon pays. Mais quand mon évêque m’a demandé si je voulais venir en Suisse, j’ai dit oui, comme cela, sans réfléchir et sans hésiter! Je me suis simplement dit que c’était la volonté de Dieu et que je répondais à son appel.

Quel est votre ressenti après une année passée dans nos paroisses?
Je suis très content de ma première année, cela se passe très bien mais je ne m’attribue aucune f leur. Dieu est à l’œuvre, et si c’est à travers moi, cela me comble de joie.

S’habituer, apprendre d’autres façons de vivre: un sérieux défi?
Il n’y a pas eu de choc, comme je m’étais imaginé avant de venir ici. Plutôt une continuité. Pour ma part, je m’abandonne à Dieu, j’ai pleine confiance en Lui, cela me procure une grande paix.

Comment vivez-vous le travail en Eglise?
On peut se sentir tout petit et peut-être pas assez compétent pour effectuer ce travail. L’Eglise d’aujourd’hui, à la suite du pape François, doit se recentrer sur le message originel du Christ et l’annoncer pour le bien des hommes. Je mets volontiers mes forces au service de cette tâche, même si je pense quelquefois que je n’ai pas toutes les potentialités pour le faire. Mais je ne suis pas seul. Et, je le redis en toute simplicité, j’ai totale confiance en mon Dieu.

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