La présentation de Marie au Temple

La présentation de Marie au Temple
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2019

Un regard à travers les « apocryphes » sur l’enfance de la femme qui devint la Mère de Dieu et de l’Humanité.Par Denyse Gex-Collet | Photo: DRLes Evangiles ne sont pas en mesure de satisfaire la curiosité de ceux qui voudraient en savoir plus sur l’enfance de Marie ou de Jésus.

1. Pour combler ces lacunes, le protévangile de Jacques, déclaré «apocryphe», écrit au milieu du IIème siècle, probablement en Egypte, raconte dans un style merveilleux la
vie de Marie et de ses parents, Joachim et Anne, parfois sans se soucier de vraisemblance ou d’exactitude.

On apprend dans ce récit que Joachim et Anne avaient demandé au Ciel la grâce de la naissance d’un enfant et qu’Anne avait promis, certainement en accord avec Joachim, de le consacrer au service du Seigneur. Lors de la venue d’une fille, alors qu’ils étaient âgés, le nom de Marie lui fut donné, selon la demande d’un ange. Et, tenant leur promesse, la petite fille fut présentée par eux au Temple de Jérusalem.

… Et l’enfant atteignit l’âge de trois ans et Joachim dit: « Appelez les vierges sans tache des Hébreux et qu’elles prennent des lampes et qu’elles les allument et que l’enfant ne se retourne pas en arrière et que son esprit ne s’éloigne pas de la maison de Dieu.» Et les vierges agirent ainsi et elles entrèrent dans le temple. Et le prince des prêtres reçut l’enfant et il l’embrassa et il dit: «Marie, le Seigneur a donné de la grandeur à ton nom dans toutes les générations, et, à la n des jours, le Seigneur manifestera en toi le prix de la rédemption des ls d’Israël.» Et il la plaça sur le troisième degré de l’autel, et le Seigneur Dieu répandit sa grâce sur elle et elle tressaillit de joie en dansant avec ses pieds et toute la maison d’Israël la chérit.

2. Un autre recueil, le pseudo-évangile de Matthieu, écrit au VII ou au VIIIe siècle, aussi déclaré «apocryphe», dispense des images touchantes de Marie lors de la Présentation.

… Puis quand elle eut été placée devant le temple du Seigneur, elle gravit les quinze marches en courant, sans regarder en arrière, et sans demander à ses parents, ainsi que le font d’ordinaire les enfants. Et ce fait frappa tout le monde d’étonnement, au point que les prêtres du temple eux-mêmes étaient dans l’admiration.

Voici comment il décrit le déroulement de la journée de la journée de Marie au Temple:

Elle s’ était imposé la règle suivante: depuis le matin jusqu’ à la troisième heure, elle restait en prière ; depuis la troisième heure jusqu’ à la neuvième, elle s’occupait à tisser; mais, à partir de la neuvième heure, elle ne cessait de prier jusqu’au moment où l’ange du Seigneur lui apparaissait, elle recevait sa nourriture de sa main, et elle s’entendait de mieux en mieux à louer Dieu. En n, avec les jeunes filles plus âgées, elle s’instruisait si bien dans les louanges de Dieu, qu’on n’en trouvait aucune qui fût plus exacte aux veilles, plus instruite qu’elle dans la sagesse de la loi de Dieu, plus remplie d’humilité, plus habile à chanter les cantiques de David plus gracieuse dans sa charité, plus pure dans sa chasteté, plus parfaite en toute vertu. Car elle était constante, inébranlable, persévérante et chaque jour elle faisait des progrès dans le bien.

3. Quant au Livre de la nativité de Marie, probablement rédigé au VIe siècle, classé aussi dans les «apocryphes», il a exercé, comme les deux recueils cités précédemment, une grande influence sur la dévotion mariale.

… Et, tandis qu’ils ôtaient leurs vêtements de voyage et qu’ils mettaient des vêtements plus soignés et plus propres selon la coutume, la Vierge du Seigneur monta toutes les marches l’une après l’autre, sans la main de quiconque pour la guider et la soulever, de telle façon que l’on crut que, sur ce point du moins, rien ne manquait à sa maturité. En e et, déjà dans l’enfance de la Vierge, le Seigneur accomplit un grand acte et montra d’avance par le signe de ce miracle quelle grandeur elle atteindrait. Lorsqu’ils eurent donc célébré le sacrifice selon la coutume de la Loi et qu’ils eurent accompli leur vœu, ils laissèrent la Vierge dans l’en- ceinte du Temple avec les autres vierges qui devaient être élevées en ce même lieu, et eux-mêmes retournèrent à la maison.

La piété populaire et la dévotion mariale sont empreintes de ces récits qui, bien qu’apocryphes, renferment des éléments de vérité. On y découvre, en filigrane, la disponibilité de la Vierge Marie à l’égard de la volonté divine. Les Eglises catholique et orthodoxe ont voulu célébrer la Présentation de Marie, qui figure au missel romain depuis 1505, le 21 novembre, a n de manifester la Sainteté de la Vierge Marie dévoilée dès son plus jeune âge.

Explication de la photo

Le vitrail d’Emile Thibaud, dans l’église Sainte-Marie-des-Batignolles à Paris, daté de 1853, est une belle représentation de ce récit. Dans le cercle central, l’artiste montre Marie et Zacharie qui l’accueille les bras grands ouverts. Revêtu des vêtements sacerdotaux, il incline respectueusement la tête vers la petite fille qui lève les yeux vers lui. Dans la main droite, elle tient un cierge, symbole de la Lumière du monde qu’elle enfantera et un bouquet de fleurs en guise d’offrande. Derrière elle, proches mais comme éloignés, Joachim et Anne prennent congé de leur fille.

Prière

« Attirez-moi après Vous,
ô Reine et modèle
des vierges,
à imiter votre ferveur
et votre fidélité à Dieu »

(extraite du livre « Règles et exercices pour les Congrégations de la Très-Sainte Vierge)

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