Par Jean-Luc WermeilleLa critique du trafic des indulgences par Luther (1517) aboutit à son excommunication (1521). Les idées nouvelles circulent néanmoins en Helvétie via Zurich et Bâle. Le passage à la Réforme de Zurich (1525) les fait progresser en Suisse orientale tout d’abord. L’abolition de la messe à Berne (1528) marque ensuite une étape décisive pour la Réforme car des villes alliées lui emboîtent rapidement le pas : Bienne, Mulhouse, Bâle, Schaffhouse, Neuchâtel. Par l’intermédiaire de Farel, Berne fait également pression pour imposer la Réforme à tous les bailliages sur lesquels elle exerce une influence politique (Aigle, Morat, Grandson, Orbe, Echallens). En 1536, en venant libérer Genève qui vient d’adhérer à la Réforme, Berne contribue à l’abolition de la messe dans de vastes territoires appartenant jusqu’alors à la Savoie comme le Pays de Vaud, le Pays de Gex et la région de Thonon. Dans les villes épiscopales (Genève, Lausanne), une partie des bourgeois espérait gagner en influence en se débarrassant de l’évêque. Par contre, les résistances à la Réforme sont particulièrement vives dans des régions montagneuses comme Les Ormonts (VD) ou le Hasli (BE). Dans certaines villes comme Grandson, Orbe, Echallens, Le Landeron, Sion, Loèche, Porrentruy, le débat entre les deux camps est vif et perdure de longues années.