«L’amour de Dieu est premier»

«L’amour de Dieu est premier»

« Je suis heureuse de la fidélité du Seigneur. Il ne promet pas une vie rectiligne et facile, mais que son alliance de paix demeurera toujours. Dans les épreuves, j’ai expérimenté sa présence à mes côtés », souligne Carol Beytrison. Vierge consacrée depuis le 28 juin dernier, elle travaille à 40 % comme coresponsable de l’aumônerie des prisons et à 60 % comme adjointe de la représentante de l’évêque pour la Région diocésaine de Genève.

Par Véronique Benz
Photos: DR

« J’ai vécu des choses fortes avec le Seigneur durant mon enfance, explique Carol Beytrison. A l’âge de neuf ans, j’ai fait la promesse à Jésus de l’aimer pour tous ceux qui ne l’aiment pas. » Tout de suite, Carol pense à la vie religieuse. A l’adolescence, elle rencontre un groupe de jeunes issus du renouveau charismatique. A dix-sept ans, elle participe à un forum des jeunes à Paray-le-Monial. « Lors de l’adoration du Saint Sacrement, j’ai compris que l’amour de Dieu était premier. Chacun répond à sa manière à cet amour. Pour moi, il a été suffisamment fort pour que j’aie envie de lui consacrer ma vie. » 

A vingt ans, Carol tombe amoureuse. « L’amour humain, c’est quelque chose de magnifique, mais, en fréquentant ce garçon, j’ai réalisé que j’étais en train de perdre quelque chose dans ma relation au Christ. Ayant goûté à un autre amour, il y avait une dimension qui allait me manquer. » Elle entre au Verbe de Vie. « J’y suis restée vingt ans, j’y ai été très heureuse. Les cinq dernières années, comme économe général, j’ai pris conscience des dysfonctionnements de la communauté. » Lorsque la communauté s’arrête, elle pense en rejoindre une autre, mais elle comprend qu’elle doit d’abord se confronter à nouveau à la réalité du monde. Carol revient à Genève auprès de sa famille. « Au Verbe de Vie, j’ai vécu une expérience au côté de jeunes en difficulté qui m’avait interpellée. En présentant mes services à l’Eglise, j’ai demandé s’il y avait un poste auprès des populations marginales, mais l’Eglise cherchait quelqu’un pour la pastorale des prisons. J’ai accepté cet engagement, comme une évidence. » 

Une nouvelle forme de vie consacrée

« Le travail dans l’aumônerie de la prison a été un élément déclencheur de ma vocation de vierge consacrée. J’ai gardé mon rythme de prière et j’ai un engagement qui correspond à ce que
je portais en moi depuis des années. » Après deux ans de discernement et de formation, Carol vit une nouvelle forme de vie consacrée en étant membre de l’Ordre des vierges consacrées. « Dans cette consécration, je deviens épouse du Christ, c’est une vraie joie. »

A l’aumônerie, Carol est membre d’une équipe œcuménique de cinq personnes. Elle intervient dans toutes les prisons de Genève, mais principalement à celle de Champ-Dollon. « L’essentiel de notre travail consiste en entretiens individuels avec les personnes. Nous animons des célébrations tous les dimanches. Nous proposons aussi des activités comme des soirées bibliques ou des soirées ciné-débat. »

Carol est heureuse de pouvoir offrir aux détenus un espace où ils peuvent être simplement eux-mêmes et acceptés tel qu’ils sont. « Nous rencontrons des êtres humains au parcours de vie très différent, mais il y a des souffrances qui nous relient. »

Un souvenir marquant de votre enfance
Mes parents n’ont jamais fait de grand discours sur la charité, mais ils la vivaient en actes. J’avais une amie, qui vivait dans le même immeuble que nous, dont la mère était dépressive. Le père avait quitté le foyer. Ma maman, lorsqu’elle préparait les repas, en faisait toujours un peu plus. Puis elle demandait, à mon frère ou à moi, d’aller le porter chez mon amie. 

Votre moment préféré de la journée ou de la semaine
J’aime aller à la messe spécialement en semaine. Lorsque je reviens de la prison, j’ai un bout de chemin que je fais à pied au bord d’une rivière. Je prends ce petit sas dans la nature pour me remémorer les rencontres de la journée.

Maximilien Marie Kolbe.

Votre principal trait de caractère
Je m’émerveille facilement. Je vois le bon côté des choses. 

Un livre qui vous a marqué
Maximilien Kolbe – Le saint d’Auschwitz de Patricia Treece. 

Une personne qui vous inspire
Maximilien Marie Kolbe. J’ai été interpellée par l’histoire de cet homme qui a fait don de sa vie à Auschwitz. 

Votre prière préférée ou une citation biblique qui vous anime
J’aime la prière de saint Nicolas de Flüe. Ma citation biblique préférée est celle que j’ai choisie comme devise pour mes vœux : « Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse. » (Jean 3, 30)

Carol Beytrison

• Elle est née et a grandi à Genève, au sein d’une famille catholique. Elle est originaire du Valais. 

• Elle a fait des études de mathématiques et a enseigné quelques années les maths avant de rentrer au Verbe de Vie.

• Elle a longtemps pratiqué le ski. Elle aime beaucoup le football et supporte le FC Sion.

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