Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur des Deux-Rives (VS), octobre 2020
Texte et photo par Geneviève Thurre
C’est l’histoire de cette vieille dame qui se désespère de ses maux, de ses proches qui ne viennent pas, des thuyas qui retrouvent leur état sauvage, de cette ampoule qu’il faudrait changer. Oh ! Elle n’est pas indigente, la situation n’est pas alarmante, si elle a besoin, elle peut appeler. Sauf que d’appeler, cela la dérange. Elle n’aime pas. Une voisine lui fait une visite pour lui offrir une salade (en trop) de son jardin et entend le chagrin de l’aînée. Elle commence à lui rendre visite, puis service. Le lien qui se crée est concret, tangible. Il se sent à travers les paroles gentilles, les caresses, les regards affectueux, les impatiences, voire les colères aussi. Cette relation permet aux deux dames de vivre leur humanité. Ce lien est la force du bien. Il crée une chaîne d’amour.Combien d’hommes et de femmes sont au service de l’Autre ? Il est possible de remplir nos médias uniquement de ces histoires d’humanité qui certes n’attirent pas nos curiosités car « trop simples ». Elles sont cependant les piliers de notre monde, qui a ainsi survécu aux plus grands chaos de notre histoire. Une étincelle d’humanité dans une situation désespérée redonne espoir et entretient la chaîne de l’amour.
Ce texte peut paraître naïf, simpliste : les forces du bien et du mal, opposées, comme dans un mauvais film de science-fiction. Mais notre histoire est-elle plus compliquée que cela ? Ne tient-elle pas entièrement dans les liens qui unissent les hommes entre eux ? Ne devient-elle pas belle quand c’est la solidarité, la charité qui l’animent, ne devient-elle pas noire quand c’est l’égoïsme et la méchanceté qui sévissent ?
Pour tous les hommes et les femmes de bonne volonté, de toutes les religions ou sans religion, servir l’Autre, c’est servir l’amour. Pour nous chrétiens, l’Amour, c’est Dieu.