Le recyclage des idoles

Le recyclage des idoles

Par Nicolas Maury
Photo : Jean-Claude Gadmer

Une querelle divise les premiers chrétiens : peut-on manger les viandes immolées aux idoles ? Une part brûle pour les dieux, une autre nourrit les prêtres, le reste se retrouve sur le marché. Acheter un steak, c’est risquer de communier, malgré soi, à un rite païen. Faut-il refuser et se marginaliser, ou accepter et passer pour idolâtre ? Paul tranche : l’idole n’a aucun pouvoir, mais mieux vaut ménager les consciences fragiles. 

Des siècles plus tard, Nietzsche proclame le « crépuscule des idoles ». Mais en creusant la tombe du divin, il laisse le regard, trop humain, plonger dans l’abime.

Et nous ? Nous croyons avoir enterré les idoles, mais n’ont-elles pas simplement changé d’adresse ? Les temples antiques se sont mués en stades. 

Quand L’Equipe titre « Dieu est mort » au lendemain du décès de Maradona, preuve est faite que les idoles ne meurent jamais. Elles se recyclent. D’ailleurs, l’évangile du foot avait déjà couronné son nouveau Messi.

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