Le vicaire épiscopal devenu aumônier

Le vicaire épiscopal devenu aumônier

Ancien vicaire épiscopal, Rémy Berchier fait partie de l’équipe d’aumônerie de l’hôpital fribourgeois. Une tâche qu’il voit comme une grâce.

Texte et photos par Nicolas MauryA l’étage de l’hôpital de Riaz, Mgr Rémy Berchier discute avec plusieurs infirmières. « Je m’annonce toujours en arrivant. Elles commencent à me connaître. Même si sa part administrative est importante, le personnel soignant garde un super contact avec les patients. Et mes collègues et moi sommes très bien accueillis », indique celui qui est aumônier sur les divers sites de l’hôpital fribourgeois (HFR) depuis 2017. 

Cette tâche, celui qui fut longtemps vicaire général du diocèse de Fribourg la vit comme une grâce. « Dans mon ancienne fonction, mon agenda débordait. Là, quand je visite un malade, j’offre mon temps et ma présence. »

Natif de la Broye, Rémy Berchier est issu d’une famille d’agriculteurs. « Mes parents étaient pratiquants et croyants sans être bigots. Puis j’ai eu la chance d’avoir des curés géniaux. A ma première communion et à ma confirmation, l’un d’eux m’a demandé si je voulais devenir prêtre. Ça a fait son chemin… » C’est ainsi qu’il est ordonné le 18 septembre 1982 à Romont, avant d’être appelé à de plus hautes responsabilités. « En 2001, Mgr Genoud m’a sollicité pour devenir son vicaire. Les unités pastorales naissaient. Il a fallu rencontrer des équipes, négocier, discuter. J’ai ensuite repris à mi-temps le vicariat vaudois, avant d’être rappelé sur Fribourg à la demande de Mgr Morerod… »

Amputé du pied gauche

A l’époque déjà, Mgr Berchier compose avec une polyarthrite évolutive du pied gauche. « Elle est bien soignée, mais depuis 5 ou 6 ans les opérations se sont enchaînées. En 2017, j’ai annoncé à l’évêque que je préférais arrêter le service épiscopal. » 

Compte tenu de son vécu, Mgr Berchier souhaite aller à la rencontre d’autres malades. Alors qu’il entame une formation ad hoc, sa santé dégénère. En janvier 2018, c’est l’amputation. « Etre privé d’un pied ne consiste pas seulement à se séparer d’une partie de son corps. On devient dépendant. Mais je prends comme une grâce ce qui m’est arrivé. Je suis passé du « faire » à « l’être ». Avant, les gens venaient me voir pour des solutions et des décisions. Désormais, je suis là pour les accompagner. Quand on me dit « le Seigneur est dur avec vous », je réponds que ce n’est pas Lui qui veut cela ! »

Habitant Bulle, Mgr Rémy Berchier se lève entre 6h15 et 6h45. Après un temps de prière et l’eucharistie, il se rend sur l’un des sites de l’HFR. « Nous sommes une dizaine à faire partie de l’équipe d’aumônerie. Quand j’arrive sur place, je consulte le carnet de notes. Je commence ma tournée vers 9h15. »

Sa tournée effectuée, Mgr Berchier met à jour le carnet de notes qu’il tient avec ses collègues.
Sa tournée effectuée, Mgr Berchier met à jour le carnet de notes qu’il tient avec ses collègues.

 

« De grands croyants »

Lorsqu’il entre pour la première fois dans une chambre, Mgr Berchier s’annonce et enchaîne avec les questions basiques : « Qui êtes-vous, qu’est-ce qui vous arrive ? » Et de préciser : « Je cherche à rejoindre l’autre dans ce qu’il vit, au-delà de sa maladie ou de son accident. Si c’est lourd, je prends cinq à dix minutes pour déposer ça dans les mains du Seigneur. »

L’une de ses règles est de s’éclipser quand arrive le repas. « L’après-midi, je recommence ma tournée vers 13h30. La différence, c’est que des visites peuvent être présentes. » 

Les rencontres sont de toutes sortes. « Si on me dit : « Il ne faut pas me parler de l’Eglise », ça me stimule. On discute d’autre chose, mais bien vite, on arrive sur la cause de la rupture. Souvent, je rencontre de grands croyants qui ont pris leurs distances avec l’institution. Il peut y avoir toutes sortes de raisons. Qu’ils en parlent est un sacré pas. Je tente de donner une image de l’Eglise qui tend une main. Nous sommes dans les périphéries dont François parle. » 

Avisant son agenda, Mgr Berchier évoque une anecdote : « Un jour, entrant dans une chambre où il y avait un homme très âgé, je me présente en tant que prêtre catholique et aumônier. Le monsieur me dit : « C’est aussi grave que ça ? » On a ri puis on a eu une discussion géniale ! A chaque fois j’explique que le sacrement des malades n’est pas l’extrême-onction, mais qu’elle donne la paix et la force. C’est très différent ! » 

Un pèlerinage à diriger>/h3>Ses soirées, Rémy Berchier les passe entre ses engagements de prêtre et des réunions de mise en place du pèlerinage de mai à Lourdes, dont il est le directeur. « 2000 pèlerins, cinq avions, sept à huit cars… Chaque année c’est une aventure à bâtir qui demande beaucoup de boulot mais qui apporte énormément de satisfactions ! »

Un agenda bien rempli

6h30 –> Réveil, puis temps de prière et eucharistie
9h –> Arrivée sur l’un des sites de l’HFR
9h15 –> Début de la tournée des malades
Vers 12h –> Repas de midi
Dès 13h30 –> Reprise des visites aux malades
17h –> Fin des visites
Mise à jour du travail effectué en journée

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