Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Romuald Babey qui prend la plume.
PAR ROMUALD BABEY, REPRÉSENTANT DE L’ÉVÊQUE À NEUCHÂTEL
PHOTOS : CATH.CH, JEAN-CLAUDE GADMER
En écoutant la prédication d’un prêtre en ministère de remplacement dans ma paroisse cet été, j’ai continué sa réflexion sur la temporalité. En effet, ma paroisse fête les cinquante ans de son église cette année. « C’est une « bébé église » par rapport aux deux mille ans de christianisme ! », s’est exclamé l’abbé, tout en faisant la différence entre l’Eglise communauté et l’église bâtiment.
Si nous nous référons à l’échelle humaine, cinquante ans, c’est plus que la moitié de la vie, même si l’espérance de vie a augmenté ces dernières décennies, dans certaines régions du monde. Cinquante ans, ce sont des noces d’or ! Cela marque une certaine stabilité !
Pour nous souvenir du passé et mieux le comprendre, quoi de mieux que d’avoir une mémoire vivante ! Des témoins qui nous racontent… Et ensuite, laisser des traces pour que les générations futures puissent se souvenir.
J’ai continué à cogiter, l’été s’y prêtant bien. Ce sont cette fois les vitraux du chœur de notre église qui m’ont inspiré. L’artiste fribourgeois Yoki, dont nous célébrons cette année les cent ans de la naissance, a choisi, pour ses deux grandes verrières, les thèmes de l’eau et du feu : « symboles des forces de la vie, éléments de purification et symboles de vie spirituelle que l’on retrouve constamment dans la liturgie », écrit-il.
L’eau et le feu sont également au cœur de l’actualité de cette période estivale. En effet, la canicule a provoqué une pénurie d’eau et a préparé le terrain aux feux de forêt. Ces deux éléments essentiels se complètent, s’opposent, s’attirent, s’annulent. La nature est déboussolée par l’activité humaine.
L’homme, dans la création, créature de Dieu, fait à son image, peut voir dans ce qui se passe la fin du monde ou la fin d’un monde. S’il se laisse envahir par le feu de l’Esprit de la Pentecôte, il sera le temple vivant voulu par Dieu. Et l’eau, baptismale cette fois, le purifie et fait de lui un homme nouveau.