Par Pascal Bovet
Photo: Hospice du SimplonSi le bâtiment de l’hospice du Simplon, construit vers 1830, donne une impression d’austérité, peut-être imposée par le cadre montagneux, sa chapelle comporte un ensemble d’icônes de grande taille, de composition contemporaine.
L’ensemble laisse voir, autour du Christ sereinement en croix et les dominant, les protecteurs de l’hospice et des religieux qui en ont la charge, les chanoines du Grand-Saint-Bernard. A gauche du Christ donc, saint Bernard de Mont-Joux, passé maître dans la maîtrise du démon, et saint Nicolas de Myre, très populaire en Italie voisine et qui a un pied à terre magnifique à Bari. Vénéré et fêté comme protecteur des enfants, il se fait ici protecteur des voyageurs.
Et à droite, saint Augustin et sa mère sainte Monique ont charge de veiller sur les religieux qui s’occupent du logis.
La croix ne correspond pas à nos coutumières représentations ; sa forme et son style nous viennent de la tradition byzantine, transmise par l’Italie. Cette forme de croix a été mise à la mode par Cimabue, au début de la Renaissance, et rendue populaire par le mouvement franciscain.
La couleur est sobre, le corps et le visage sont dépourvus de vie, mais pas outragés : point d’outils de la Passion, ni de pleureuses. C’est déjà un Christ « pascal ». De ses bras étendus, il fonde une famille chrétienne originale dont Marie est la mère et Jean le fils bien-aimé.