Par Joël Akagbo
Photo: DRQuand je suis arrivé à Genève comme prêtre Fidei Donum (don de la foi), c’est-à-dire un prêtre prêté à un diocèse, l’impression était générale, beaucoup me disaient : « Avant c’était les prêtres européens qui venaient vous évangéliser, maintenant c’est vous
les prêtres africains qui venez nous évangéliser… » ; après un petit sourire, je dis
à voix basse, il y a encore beaucoup d’Européens missionnaires dans mon pays.
Il est vrai qu’au XVIe siècle, la mission était un mouvement qui partait de l’Europe vers les autres continents, vers l’Ouest et vers l’Est. Aujourd’hui, la mission ne se vit plus seulement sur l’axe Nord -Sud mais dans de multiples directions : d’Eglise du sud vers d’autres Eglises du sud , au sein d’un même continent où d’un continent à l’autre. Ceci selon la mission universelle de l’Eglise, qui ne connaît pas de limites et concerne le salut dans toute sa richesse selon la plénitude de vie que le Christ est venu nous apporter.
L’appel du Christ : « De toutes les nations, faites des disciples, baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit » traverse l’esprit et grandit dans le cœur d’un jeune prêtre. Quand j’ai été ordonné prêtre, j’ai fait graver sous le pied de mon calice ces mots : « Par amour, j’irai partout où besoin sera… »
Ma première tentative de mission, c’était pour le Tchad, un pays dont le catholicisme représente 20 % de la population, où le manque de prêtres se faisait sentir. Mais finalement je me suis retrouvé comme prêtre Fidei Donum dans le diocèse Lausanne-Genève-Fribourg à la suite d’une convention signée par l’évêque de mon diocèse au Togo, Mgr Isaac Jogues Gaglo et l’évêque du diocèse de mission, Mgr Charles Morerod.
La mission, c’est porter partout Jésus, porter son amour en disant oui à la joie.
Quelle joie pour moi de faire cette expérience très riche !