Les paradoxes de nos vies

Les paradoxes de nos vies

Nos existences sont une alternance entre activité et repos, vie et mort.
Suprême paradoxe : pour vivre vraiment, il nous faut accueillir la mort. 

Par Sylvie Humbert
Photo : DR« Alors il vient vers les disciples et il leur dit : ‘ Désormais vous pouvez dormir et vous reposer : voici toute proche l’heure où le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous ! Allons ! Voici tout proche celui qui me livre ’ ». (Mt 26, 45-46) Voici le temps des vacances : désormais vous pouvez dormir et vous reposer… avant de vous lever et d’aller. Il n’y a pas de répit dans le service et la louange, il y a juste des changements de rythme.

Pourquoi Jésus manie-t-il sans cesse le paradoxe ? Pour nous sortir de notre torpeur, pour nous montrer le chemin de crête entre deux abîmes sur lequel il nous attend. Il nous faut à la fois comprendre ce qu’il est venu nous annoncer et ne pas nous en saisir. Dans le même mouvement, dormir et se lever. Dans le même instant, s’abandonner à la grâce et chercher le royaume.

On ne peut pas s’arrêter sur ce chemin sous peine de tomber. Marcher entre ténèbres et lumière, abandon et recherche, louange et invectives, douceur et croix, mort et résurrection : voilà une nouvelle destination de vacances ! Elle demande de l’entraînement: prière et lecture de la Parole de Dieu. Par contre, elle ne coûte rien en matériel !

Accueillir la mort
En parlant de paradoxe, voici un texte d’Etty Hillesum tiré d’« Une vie bouleversée. Journal 1941-1943 » – cette juive hollandaise est morte dans le camp de concentration d’Auschwitz le 30 novembre 1943 : « En disant «  j’ai réglé mes comptes avec la vie  », je veux dire : l’éventualité de la mort est intégrée à ma vie ; regarder la mort en face et l’accepter comme partie intégrante de la vie, c’est élargir la vie. A l’inverse, sacrifier dès maintenant à la mort un morceau de cette vie, par peur de la mort et refus de l’accepter, c’est le meilleur moyen de ne garder qu’un pauvre petit bout de vie mutilée, méritant à peine le nom de vie. Cela semble un paradoxe : en excluant la mort de sa vie on se prive d’une vie complète et en l’y accueillant on élargit et on enrichit sa vie ».

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