Les visages de la mission aujourd’hui

Les visages de la mission aujourd’hui
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), octobre 2019

Propos recueillis par Isabelle Vogt

J’ai appris à connaître Patrice au Conseil de Communauté, et à chaque fois qu’il parle de son long séjour en Colombie, son regard s’illumine. Cela a attisé ma curiosité et m’a incitée à lui demander de témoigner en ce Mois extraordinaire de la mission. Rencontre autour d’un verre sur une terrasse…Patrice, as-tu été envoyé en mission en Colombie ?
Pas du tout! Déjà à l’Ecole Normale il y avait régulièrement des annonces «on cherche un prof pour l’Ecole suisse de Bogotá» et je me disais: «Ça c’est vraiment la chose que j’aimerais faire!» Après l’Ecole Normale, j’ai travaillé trois ans dans ma commune, et il y a de nouveau eu cette annonce en 1995 dans le journal Résonances. En postant ma candidature j’étais persuadé que c’était pour moi ce job, et je l’ai eu. J’ai commencé avec des premières primaires, des tout-petits, même si les responsables craignaient que ce soit difficile pour un homme dans ce pays où l’on chouchoute beaucoup les petits enfants, par tradition. Il faut croire que j’ai passé le test, puisque j’y suis finalement resté dix ans! Ça a été une expérience extraordinaire et j’ai toujours gardé des contacts étroits avec les gens de là-bas.

Notre mission à l’Ecole suisse de Bogota, c’était peut-être la non-discrimination entre les différentes couches de population. Il faut savoir qu’en Colombie, il y a six couches sociales bien marquées, mais tous les enfants de l’école, même s’ils appartenaient à des couches plus aisées (quatre à six), étaient traités de la même manière, et les parents aussi. Alors que normalement, les personnes les plus élevées socialement sont habituées à bénéficier de privilèges, de passe-droits.

Patrice et Géraldine, mission famille
Patrice et Géraldine, mission famille

Qu’est-ce qui t’a fait revenir en Valais?
J’avais demandé un congé d’une année pour étudier à Londres, mais le contraste entre les deux pays a été très dur à sup- porter. Du coup je suis rentré en Suisse. J’aurais pu repartir en Colombie, mais j’hésitais… et j’ai rencontré Géraldine. Depuis nous avons fondé une famille, et pour le moment, la question ne se pose plus. La Colombie c’est pour les vacances.

Est-ce qu’on pourrait parler d’une mission pour toi ici, aujourd’hui, en Eglise?
Selon la nouvelle vision de la mission ad gentes proposée par le pape François, oui, c’est possible. Etre la mission, vers les gens avec ce que tu es, toi. En tant qu’enseignant primaire, j’essaie de faire de mon mieux, et le message d’humilité, d’être à sa place, de vivre ça et de le transmettre aux autres, ça me parle.

Je ne sais pas si j’avais comme mission d’être dans le Conseil de communauté. C’est Bernard qui est venu me chercher, et j’observe et j’apprends beaucoup, avec la vision de l’Eglise de demain que nous propose Pierre-Yves.

En toute modestie, Patrice ne voit pas ce qu’il a pu apporter à sa paroisse. Pourtant il a contribué au maintien d’une célébration de Noël à l’école primaire de Châteauneuf, accompagnant avec quelques collègues une réflexion sur un renouvellement de cette célébration et une ouverture aux autres religions qui a connu un beau succès l’an dernier. Et il s’est investi dans le projet du Conseil de communauté de créer des «coins enfants» dans chaque église pour que les familles osent revenir à la messe sans se faire regarder de travers parce que leurs enfants dérangent.

De belles missions ici et maintenant, remplies avec joie et conviction. Merci Patrice!

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