Chaque mois, L’Essentiel propose à un ou une représentant(e) d’un diocèse suisse de s’exprimer sur un sujet de son choix. Nicolas Glasson, vicaire épiscopal pour la culture de l’appel, les vocations et la formation des séminaristes du diocèse de LGF, est l’auteur de cette carte blanche.

Par Nicolas Glasson | Photos : DR, CRV
Il y a longtemps qu’on pleure le manque de vocations presbytérales et religieuses dans nos diocèses mais aujourd’hui les effectifs des Séminaires de notre pays sont au plus bas. C’est inquiétant. On le sait, la chute des vocations est la résultante de multiples paramètres : les temps changent et il est illusoire de penser rattraper le passé.
Et pourtant nous ne pouvons pas en rester là : après tout, il y a encore des chrétiens convaincus qui s’efforcent d’orienter leur existence selon leur foi ; il y a aussi tout un monde à qui annoncer l’Evangile : ne plus être la religion de presque tous devrait donner à l’évangélisation une liberté renouvelée. Peu de temps avant son élection au pontificat le cardinal Robert Francis Prevost affirmait : « Il a des milliers et des milliers de jeunes qui cherchent une forme d’expérience qui les aide à vivre leur foi. Et je pense que cela doit être prioritaire. Notre priorité ne peut pas être de chercher des vocations. Notre priorité doit être de vivre l’Evangile. Je pense parfois que si nous cherchions comment mieux vivre notre foi et si nous apprenions à inviter et inclure les autres dans la vie de l’Eglise, spécialement les jeunes, il y aurait des vocations de manière continue. » Les paroles du futur Pape sont un examen de conscience pour celles et ceux d’entre nous qui assument un ministère pastoral. Nous sommes bien souvent tentés par ce que le pape François appelait la pastorale de guichet et d’entretien, nous savons proposer des « espaces » de rencontres et de partages : est-ce suffisant ? Dans les évangiles le Christ prêche – et il a quelque chose à dire ! – , il apprend à prier à ceux qui le lui demandent – et c’est concret ! –, dans sa compassion il voit la réalité telle qu’elle est et s’implique dans l’existence de ses contemporains. Le livre des Actes des Apôtres raconte comment ses disciples ont prolongé cette mission rédemptrice. Bref, quand la foi change concrètement la vie elle suscite des vocations.