Par Thierry FouetPendant que les théologiens cherchaient à mettre Jésus en formules, Jésus est passé par le chemin des pauvres, par la petite porte de derrière, celle qui donne sur le jardin de la musique. Le chemin de la respiration et des battements de cœur. Alors n’ayez plus peur ! Ne restez plus raides et engoncés. Pour dire Jésus on n’est pas obligé de prendre des airs de professeur. On ne dit pas seulement Jésus avec ce que l’on sait, mais aussi avec ce que l’on sent et ressent. On n’a pas forcément besoin d’ennui pour dire Jésus. Ce dernier n’est pas seulement une réponse, des livres, des thèses, des concepts, Jésus c’est aussi une célébration. Il y a le psaume qui traverse les déserts et soulève les montagnes, le chant qui dit « je t’aime » comme un bouquet de fleurs… l’hymne qui allume l’adoration et grandit l’homme… Le peuple qui chante en chœur et qui du coup devient un peuple communiant ses voix et son souffle afin de communier les cœurs… ce chant qui me réveille et me rend mes racines, ce chant qui m’emmène au plus profond, au plus creux de moi et me met les pieds dans les pas du peuple de Dieu…
Alors aujourd’hui, ne laissez pas seulement la musique et ses fêtes se réfugier au fond des bistrots, au coin des rues, sous les granges et au fond des cours. Ouvrez, ouvrez en grand les portes de l’église mais surtout le cœur des chrétiens. La musique dit les cœurs amoureux, les cœurs battants : pourquoi faudrait-il interdire aux chrétiens d’être amoureux de Dieu ? Pourquoi faudrait-il les empêcher de se retrouver fraternels en chanson ? Pourquoi faudrait-il que les chrétiens laissent la musique et ses fêtes à la porte de leur église ? Comme si chaque messe, chaque liturgie, chaque célébration, chaque prière n’étaient pas chaque fois une fête en musique ?