« L’obéissance est une vertu d’homme libre »*

« L’obéissance est une vertu d’homme libre »*

A tour de rôle, des jeunes de divers cantons romands profitent de cet espace de liberté pour évoquer un sujet qui les intéresse. Au tour de Pauline de Gromard (25 ans), étudiante en droit à Fribourg et future carmélite, de prendre la plume.

PAR PAULINE DE GROMARD
PHOTO : DR

Nous commençons par comprendre ce que signifie la liberté, avant même de nous poser la question de son lien avec l’obéissance.

Chaque homme nait avec le libre-arbitre, il est libre de choisir dans le champ des possibles qui s’étend devant lui. Mais la liberté est plus que cela. Celui qui est vraiment libre, selon Thomas d’Aquin, est celui qui réalise effectivement ce qu’il veut et cherche véritablement, à savoir le bien. Et plus haut est le bien atteint, plus il est libre. Seul donc ceux qui réalisent le bien sont dit véritablement libres (Liberté).

Par exemple, nous recherchons une amitié dans le but d’atteindre le bien qu’est l’amour. Or, il arrive que nous nous trompions en prenant pour un bien ce qui n’en est pas un. Ainsi la recherche du luxe à tout prix ou le plaisir de la drogue ne rendent pas heureux, ils ne sont pas des biens que nous voulons vraiment et ne nous rendent pas libres.

Maintenant que nous avons une définition plus claire de ce qu’est la liberté, nous pouvons nous interroger si l’obéissance s’oppose ou, au contraire, permet d’être libre.

Obéir signifie renoncer à sa volonté propre pour accueillir et faire la volonté de celui à qui on se soumet. Cela s’oppose peut-être au libre-arbitre, car cela réduit le champ des possibles. Mais cette obéissance n’est pas accordée à n’importe qui. L’obéissance est due à Dieu, et à l’Eglise que le Christ a instituée. Et concrètement, c’est par l’obéissance aux supérieurs religieux que le religieux obéit à Dieu.

Dieu choisit des médiations pour nous communiquer sa volonté. Par exemple, Dieu s’adresse à la Vierge Marie à travers l’ange Gabriel. Au moment de leurs vœux, les religieux remettent leur volonté dans les mains de leur supérieur et posent comme acte de foi de prendre ce dernier comme médiation de la volonté de Dieu. Celui-ci a été nommé et reconnu par la hiérarchie de l’Eglise à qui il doit obéir et rendre des comptes. Sa mission est de permettre aux religieux qui lui sont confiés, de suivre la voie qu’ils ont choisie. Le supérieur est là non pas pour écraser mais pour élever. Pour obéir vraiment, il faut être capable de désobéir !

Ainsi, le fruit d’une juste obéissance est la liberté, car obéir à Dieu, par l’intermédiaire des supérieurs, nous fait mûrir dans le bien.

* Labourdette

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