Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, UP Saint-Protais (FR), juin 2020
Par Lucienne Broillet-Page | Photo: LBP
Nous sortons tranquillement d’une situation de confinement due au coronavirus, et cette période d’incertitude, d’isolement et de souffrance a peut-être insinué en nous des doutes et des questions : pourquoi Dieu permet-il cela ? où est-il alors que tant de personnes souffrent et meurent ? Dieu répond-il à nos prières ?
Nous sommes comme les disciples de Jésus qui, devant un homme né aveugle, lui posent la question : « Maître, pourquoi cet homme est-il né aveugle : à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents ? » Nous cherchons une cause, une origine, voire un bouc émissaire. Nous cherchons « en arrière » une responsabilité afin de comprendre pourquoi le malheur frappe.
Or, devant cette question du péché, Jésus répondit : « Ce n’est ni à cause de son péché, ni à cause du péché de ses parents. Il est aveugle pour que l’œuvre de Dieu puisse se manifester en lui. » (Jean 9, 1-3)
Jésus nous renvoie à nous-mêmes, et nous oblige à regarder « en avant » : le malheur est présent « pour que » l’œuvre de Dieu puisse se manifester. Dieu est présent partout, dans les difficultés comme dans la joie et son œuvre est à découvrir en toute situation.
Nous sommes responsables de faire du malheur qui nous frappe une œuvre de Dieu. Nous pouvons voir alors les traces de Dieu dans tous les actes bons qui sont posés, et réaliser que Dieu s’inscrit partout dans notre histoire.
Cela ne veut pas dire que la souffrance est niée, mais bien qu’elle est habitée par Jésus qui l’a prise avec lui sur la croix et qui la porte avec nous. Alors que nous avons dû vivre Pâques sans célébrations, rappelons-nous que Jésus, par amour, a traversé tous nos tourments et qu’ils sont d’ores et déjà vaincus par sa Résurrection. Sachons trouver dans nos peines ce que Dieu veut que nous y trouvions : un surcroît d’amour, de compassion et de joie profonde…
En conclusion, retrouvons l’Evangile, dans lequel Jésus guérit un malade, et « les Juifs persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.
Jésus leur déclara : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » » Jn 5, 15-17
Lorsque nous aurons la joie de nous retrouver dans nos églises, souvenons-nous de tous ces gestes d’humanité qui ont magnifié ces derniers mois, et sachons maintenir vivante et active la solidarité qui s’est créée. C’est l’œuvre de Dieu à travers nous !