«Malheur à moi si je n’évangélise pas!»

«Malheur à moi si je n’évangélise pas!»

Par François-Xavier Amherdt
Photo: DR
Les envois en mission sont nombreux dans les Evangiles, comme pour cette année liturgique dans la finale de Marc (16, 48). Le relativisme interreligieux ambiant peut nous faire penser : « A quoi bon annoncer la Bonne Nouvelle ? Laissons chaque être dans ses convictions personnelles, puisque toutes les religions se valent. »

C’est alors que retentissent les cris de Paul : « Malheur à moi si je n’évangélise pas ! » (1 Corinthiens 9, 16b) Proclamer l’Evangile ne constitue pas pour lui un titre de gloire, dont il aurait l’initiative. C’est bien plutôt une nécessité interne qui s’impose à lui : il a été retourné par le Christ sur le chemin de Damas. Sa vie a basculé. Il ne peut pas garder pour lui un tel trésor (vv. 16-17).

Sa récompense ? Recevoir en retour, de la part du Christ et des destinataires, mille fois plus que ce qu’il peut leur offrir. S’il agit gratuitement, il sera comblé en plénitude (v. 18). Comment procède-t-il ? En ne faisant acception de personne, en se tournant vers chaque être sans exception, en « se faisant tout à tous », tel le serviteur de tous, comme l’a fait Jésus-Christ lui-même (vv. 19-23). Ainsi recevra-t-il la couronne qui ne flétrit pas, bien plus précieuse que toutes les récompenses olympiques, une couronne qui nous est promise également si nous courons à la suite du Maître (vv. 24-27).

« Passer » la Bonne Nouvelle conduit donc au bonheur, clame Jean-Paul II dans son encyclique La mission du Rédempteur. Elle n’est pas facultative. Si l’Eglise n’évangélise pas, elle dépérit, elle se meurt. L’évangélisation est source de joie infinie, renchérit le pape François dans son exhortation La joie de l’Evangile. Le Père lui-même nous envoie à la suite du Fils, par l’Esprit. Dans toutes les périphéries, géographiques et existentielles, dans les marges et auprès des désespérés. Si nous ne témoignons pas à d’autres du mystère pascal de la mort et de la Résurrection du Christ, notre foi et notre joie s’étiolent, ajoute encore l’apôtre des nations dans la même Epître (15, 14-19).

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