Mathilde Hans-Moëvi

Mathilde Hans-Moëvi

Propos recueillis par Vincent Lafargue
Photo: DRT’es-qui?
Mathilde Hans-Moëvi, 25 ans, de Genève, actuellement en Tanzanie.
Tu t’engages où?
En Suisse, je termine un bachelor en agronomie, et actuellement je participe au projet d’une ONG en Tanzanie.
Mathilde, l’Eglise de demain sera… ?
Jeune et renouvelée, comme ici en Afrique.

Que fais-tu pendant quelques mois en Tanzanie ?
Le projet auquel je participe vise à la réduction de la pauvreté dans le corridor central de la Tanzanie, via de meilleurs moyens de stockage des récoltes, une amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus chez les petits paysans. Le développement technologique et celui des valeurs entrent aussi en compte.

Qu’est-ce que cela suppose, concrètement, pour toi ?
Je dois rencontrer les paysans et tenter de comprendre les raisons qui les feront investir – ou non – dans de meilleurs moyens de stockage. Je dois aussi observer les différences entre hommes et femmes qui influencent considérablement ces questions : dès qu’une technologie apparaît, les hommes se l’accaparent volontiers, laissant aux femmes les tâches familiales. Il y a beaucoup à faire en termes d’égalité dans ce sens.

Parmi les premières difficultés rencontrées, quelle est la plus pesante ?
Je crois que le plus difficile, c’est d’être regardée, observée par les hommes soit comme un morceau de viande, soit comme un sac de pièces d’or ambulant. Je ne suis pas méfiante de nature et je n’aime pas avoir des préjugés sur les gens, du coup le fait d’être dévisagée représente un apprentissage difficile pour moi, tout comme la nécessité d’apprendre le swahili… mais je m’y habitue !

Qu’est-ce qui t’a sauté aux yeux dans l’Eglise d’Afrique ?
Tout le monde se met sur son trente-et-un pour aller à l’église le dimanche. Aucune femme n’étant en pantalons à la messe, j’ai dû me faire faire des robes du coup ! Ce qui m’a épatée aussi, c’est le fait que les gens viennent parfois 45 minutes avant le début de la messe, simplement pour être là, pour prier. Les chants joyeux, la dévotion des gens m’ont marquée. La messe en anglais dure souvent une heure et demie à deux heures – celle en swahili est plus longue encore. Et pourtant ça passe très vite. Ici les gens sortent le vendredi soir et le dimanche soir, mais pas le samedi, justement parce qu’il y a la messe le dimanche matin.

Une autre chose m’a frappée : il n’y a pas un seul repas – même un simple thé avec un biscuit – avant lequel on ne fait pas un signe de croix pour remercier Dieu.

Par ailleurs, le lien entre musulmans et chrétiens semble très serein ici, les communautés cohabitent sans problème.

Pour aller plus loin

Le blog africain de Mathilde:
https://karibuavousquimelisezbisous.wordpress.com

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