Méditation pour Pâques

Par l’abbé Jean Civelli
Photo: DR

upsj_paques« Quand on est mort, c’est pour la vie. »

« Dis, papa, quand on est mort, c’est pour la vie ? » C’est la question posée par un petit garçon à son papa. Bien sûr, il voulait savoir si, quand on est mort, c’est pour toujours. Nous, les grandes personnes, nous savons, n’est-ce pas, que quand on est mort, c’est pour toujours. Nous ne reviendrons pas en arrière. C’est en tout cas notre expérience : la mort met un terme, qui nous paraît définitif, à notre parcours de vie.

La mort nous enlève ce qui est essentiel à notre existence : la présence des autres, surtout la présence des êtres que nous chérissons, cette présence qui nous était devenue indispensable. C’est le poète qui a raison : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Pour essayer de combler ce vide intolérable, les hommes ont imaginé d’autres mondes, dans lesquels les morts s’en iraient, pour un long voyage. Il fallait alors les accompagner avec des bagages, si possible somptueux, avec même de la nourriture. C’est beau, mais dérisoire, inutile.

Alors, les hommes ont inventé d’autres théories. Ils ont pensé que les morts ne mouraient pas tout à fait. Il restait leur « âme » détachée de la matière, qui se mettait à rechercher de nouveaux points d’ancrage, dans le monde d’ici-bas. C’est très à la mode, la réincarnation ! Mais cela n’est pas très convaincant non plus, surtout pas très réjouissant. Pourtant, toutes ces théories permettaient d’exorciser un peu la peur de la mort. Et c’est déjà quelque chose.

Mais personne n’aurait osé imaginer ce qui s’est passé au petit matin d’un jour ordinaire, dans un jardin, aux portes de Jérusalem. On y avait déposé dans un tombeau le cadavre d’un homme mort crucifié, comme un vulgaire condamné de droit commun. Et voilà que ce matin-là, son tombeau est trouvé vide. Personne n’y comprenait plus rien. Et puis, le crucifié est apparu vivant, à des femmes d’abord, à ses disciples ensuite. Mais vivant d’une vie autre, différente de celle d’avant sa mort. Jésus a traversé toute la mort. Mais la mort n’a pas pu le garder dans ses griffes, parce qu’il était, par tout lui-même, au cœur de l’humanité, le feu de l’amour infini. Alors l’amour a brûlé la mort.

Alors, Jésus, le premier, a pu demander à son Père : « Dis, Papa – Abba, quand on est mort, c’est pour la vie ? » Et son Père a répondu : « Oui, mon Fils, tu es mort, mais c’est pour entrer dans ma vie. Je fais de toi le Premier-Né d’entre les morts. » Si bien que c’est vraiment notre petit garçon qui a raison : « Quand on est mort, c’est pour la vie. »

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp