PAR MYRIAM BETTENS
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Salée ou sucrée, même les maladroits peuvent s’y essayer. Collée au-dessus de l’armoire de la cuisine, elle apportera fortune à l’économie familiale durant toute l’année. Tombera, tombera pas? Petite histoire de la crêpe de la Chandeleur.
Ah bon? Le chandeleur n’est pas celui qui tient la chandelle lorsque deux amoureux font des crêpes? Il s’agit bien ici de chandelles, mais de celles du nom populaire latin de festa candelarum rappelant la date à laquelle on procède à la bénédiction des cierges. Centrée sur la lumière, cette fête, d’abord païenne, rappelait que dans l’hémisphère nord, les jours rallongent, signe de l’arrivée du printemps. Christianisée, le rap- port à la lumière demeure. Elle est célébrée à Jérusalem dès le IVe siècle, dans son récit Peregrinatio Aetheriae (vers 380), la pèlerine Egérie en fait déjà mention. Etendue à l’ensemble de l’Orient chrétien, l’empereur Justinien fixe la date de la fête au 2 février et l’introduit à Constantinople en l’an 542.
Lumière du monde
Cette fête fait depuis référence à Jésus comme lumière du monde. Tel que relaté dans l’Evangile de Luc, le récit narre la Présentation de Jésus au Temple. Comme le voulait la loi de Moïse, les parents conduisaient au temple de Jérusalem tout garçon premier-né pour y recevoir une bénédiction quarante jours après sa naissance. Siméon, un homme juste et pieux, se rend au Temple poussé par l’Esprit Saint. Là, il rencontre les parents de Jésus venant accomplir les rites prescrits par la loi. Il prend alors Jésus dans ses bras et remercie le Seigneur, car il reconnaît en cet enfant la «lumière pour éclairer les nations».
Une préparation simple
Comme d’autres pâtisseries que l’on mange à cette même époque de l’année – beignets, bugnes, gaufres, merveilles – ces préparations requièrent peu d’ingrédients, faciles à se procurer et rappellent qu’après l’hiver, les provisions ne manquent pas. On a tenté de christianiser cette tradition culinaire au Ve siècle en attribuant au pape Gélase Ier la préparation de gaufres pour réconforter des pèlerins venus à Rome… mais pas de quoi se crêper le chignon.
Recette: Crêpes Suzette
Temps de préparation | Temps d’attente | Portions |
---|---|---|
30 minutes | 1 heure | 8 |
Ingrédients pour la pâte à crêpes
- 75 g de farine blanche
- 1 pincée de sel
- 1 ½ dl de lait
- ½ dl d’eau minérale gazeuse
- 2 œufs frais
- 25 g de beurre liquide, refroidi
Cuisson
- Un peu de beurre ou d’huile
Ingrédients pour la sauce à l’orange
- 60 g de sucre
- 2 cs d’eau
- 1 cs de beurre
- 2 oranges bio, le zeste prélevé avec un zesteur, tout le jus
- 3 cs de liqueur d’orange (p. ex. Grand Marnier)
- 2 oranges pelées à vif et détaillées en suprêmes • 2 cs de cognac
Préparation des crêpes
- Dans un saladier, mélanger la farine et le sel et creuser un puits au milieu.
- Mélanger le lait, l’eau, les œufs et le beurre.
- Verser le liquide petit à petit dans le puits tout en remuant avec le fouet, jusqu’à obtenir une pâte bien lisse.
- Couvrir et laisser reposer env. 30 min. à température ambiante.
- Faire fondre un peu de beurre à rôtir dans une poêle antiadhésive ou y mettre un peu d’huile.
- Verser juste ce qu’il faut de pâte dans la poêle pour recouvrir le fond d’une couche très fine. Baisser le feu. Lorsque le dessous est bien cuit et se détache facilement, retourner la crêpe et terminer la cuisson.
- Couvrir et réserver au chaud. Procéder de la même façon avec le reste de pâte.
Préparation du sirop à l’orange
- Dans une grande poêle, porter l’eau à ébullition avec le sucre sans remuer. Baisser le feu et laisser frémir en donnant un mouvement de va-et-vient à la poêle jusqu’à obtention d’un caramel doré.
- Retirer la casserole du feu, ajouter le beurre, le zeste et le jus d’orange ainsi que la liqueur, puis laisser réduire le tout en sirop.
- Ajouter les crêpes l’une après l’autre, les plier en 4.
- Répartir les suprêmes d’orange par-dessus, arroser de cognac, faire flamber, hotte aspirante éteinte.