Privés de communion

Privés de communion
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteurs de Sierre (VS), avril 2020

Texte par le Père Benoît-Marie, aumônier de la Fille-Dieu (Romont) | Illustration: Raphael Delaloye

La situation de pandémie a déterminé nos évêques à suivre les indications du Conseil fédéral pour limiter au maximum les contacts entre personnes. Le problème sanitaire est simple: ceux qui sont infectés par le virus ne le savent pas au début, et peuvent contaminer involontairement d’autres personnes. C’est donc un acte de charité envers autrui qui motive ces mesures exceptionnelles qui ont pu nous paraître exagérées, mais nous ont fait prendre la mesure du danger effectif.Depuis, donc, il n’y a plus de messe célébrée publiquement dans le diocèse. Croyez bien que notre communauté le déplore autant que vous !

Mais la bonne nouvelle, c’est que tous vos prêtres continuent de dire la messe chaque jour ! Et chaque messe célébrée même en secret continue de déverser les grâces du Sacrifice Rédempteur sur toute l’humanité, en particulier sur ceux qui désireraient ardemment pouvoir assister à la célébration des saints Mystères et y communier. 

Des dons qui vont de soi ?
Concrètement, nous prenons nous aussi la mesure de ce « deuil » qui nous fait sentir d’un coup ce que nous avions, comme si ça allait de soi (un peu trop ? Les dons de Dieu ne sont jamais un droit ou un dû !), et que nous ne pouvons plus recevoir sous la forme sacramentelle et visible pour une période indéterminée. 

Dieu tire toujours le bien du mal. De cette privation, Il veut tirer un plus grand bien. Quel pourrait-il être, ce plus grand bien ? D’abord, de reprendre conscience, de manière douloureuse mais féconde, de la grandeur du don de l’eucharistie, si souvent galvaudé.

Ensuite, de développer toutes les autres façons d’être en contact avec Dieu, comme un aveugle qui développe tous ses autres sens pour compenser celui qu’il n’a pas : la prière, notamment de désir, le temps donné à Dieu par la lecture et la méditation de l’Ecriture et de toute la tradition spirituelle, l’adoration du Saint Sacrement (si nos églises sont encore ouvertes : ce qu’on veut éviter, c’est que des foules s’y trouvent ensemble) et surtout la communion spirituelle.

Comme en camp de concentration
Cette pratique ancienne un peu tombée en désuétude par « excès de communion », pourrait-on dire, reprend en ce moment toute sa valeur. Le cardinal Journet, qui suit fidèlement saint Thomas, expliquait cela par un exemple.

Imaginez un prisonnier dans un camp de concentration de la seconde guerre mondiale. Il est malade, cerné par la mort qui rôde de toutes parts. Il a un ardent désir de communier, peut-être pour la dernière fois. Mais pas de prêtre, donc pas de messe. Un jour, le vent lui apporte le son des cloches d’une église, au loin. Donc, il comprend qu’une messe va se célébrer là-bas. Il s’unit d’intention avec toute la ferveur de son âme à cette messe, et demande à Dieu, par la communion spirituelle, de recevoir les grâces qu’il recevrait s’il était en chair et en os dans cette église.

Eh bien, Dieu lui donne exactement les mêmes grâces ! Car Dieu, qui a voulu la sainte Eucharistie comme le moyen le plus intime de nous unir à Lui en ce monde visible, n’est pas lié par l’économie des sacrements : Il est infiniment libre, et s’Il ne peut arriver aux âmes droites par les moyens ordinaires que Lui-même a disposés, il n’est pas en peine pour en trouver d’autres. 

Communion sans communion
Vous pouvez donc, chaque jour, vous unir à la messe célébrée par vos prêtres, en lisant si possible les textes de la messe du jour, et en faisant la communion spirituelle, suivie d’une action de grâces, avec la formule ci-contre qui vous est proposée. 

Nul doute, en outre, que ce renoncement difficile, joyeusement accepté, ne vous vaudra beaucoup de grâces, pour vous et bien d’autres dans la communion des saints. Et bien sûr, quelle joie sera la nôtre à tous quand nous pourrons à nouveau communier ensemble lorsque l’ange aura remis son épée au fourreau et que nous aurons à cœur de retrouver ce trésor que Dieu nous avait enlevé pour que nous en reprenions une plus vive conscience. Car il ne faudrait pas que nous prenions l’habitude de ne pas communier, sous prétexte que la communion spirituelle suffit à notre paresse… Dans ce cas, pourrait-on imaginer que Dieu s’en contente ?

Un auteur spirituel imaginait la rencontre du Père qui accueille son Fils, après la Passion, la mort, la sépulture et la descente aux enfers. En L’embrassant, sa première parole es : « Comme Tu m’a manqué ! » Puissions-nous le Lui dire nous aussi, et Il nous répondra : « Moi aussi ! »

Nous vous gardons plus que jamais précieusement dans notre prière : chacun de vos visages nous est précieux comme à Dieu ! Qu’Il nous préserve des maux du corps et de l’âme et nous conduise ensemble à la Patrie des cieux.

Messes de l’évêque à la TV

Canal 9 va retransmettre les messes présidées par Mgr Jean-Marie Lovey tous les dimanches matins.

La messe sera préenregistrée depuis la chapelle de l’Evêché et diffusée à deux reprises, à 9h et à 11h. 

Avec cette initiative, nous faisons « rentrer » l’Eglise dans le salon des paroissiens. Merci à l’évêque et à Canal 9 pour cette initiative.

Formule pour la communion spirituelle

Je voudrais, Seigneur, Te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta sainte Mère Te reçut, avec l’esprit et la ferveur des Saints. Amen. 

Suit un temps de silence et d’action de grâces.

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