Quand le vide devient une promesse

Quand le vide devient une promesse
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur pastoral des Coteaux du Soleil (VS), juin 2020

Par Agnès Thuégaz © célébrer.ch

En ce mois de juin où nous sortons progressivement d’un confinement qui fut lourd pour beaucoup et le reste pour les personnes à risque, nous vous proposons de partager une partie de la prédication de la pasteure Agnès Thuégaz lors du culte du dimanche de Pâques à l’église Saint-François à Lausanne, diffusé sur Espace 2. Vous pouvez télécharger la prédication dans son intégralité sur célébrer.ch.Voilà, nous y sommes. C’est la même histoire chaque année. Le coup du tombeau vide… pour vous, c’est peut-être la cinquantième fois, la dixième fois ou la première fois. Ça fait plus de 2000 ans que ça dure ! Circulez, il n’y a rien à voir !

Le matin de Pâques, la pierre est roulée, le tombeau est vide. Tu parles d’une nouvelle ! Le vide, l’absence, le silence. Rien, sinon des bandelettes posées là et un linge roulé à part.

C’est un peu mince en ce 12 avril 2020 et d’autant plus dans cette situation incroyable de pandémie. Qu’est-ce qu’on va faire de cela dans la réalité de notre quotidien, au cœur de l’incertitude, de l’angoisse et des difficultés, ici et maintenant ? Parce que oui, nous avons d’autres préoccupations : il y a ce virus qui bouleverse nos journées, qui fait planer une menace sur notre santé, notre économie, notre liberté de mouvement, notre désir de nous rencontrer. […]

Ensemble, devant ce tombeau vide, on fait quoi ? Comment est-ce que nous pouvons vivre ce temps de culte avec une force nouvelle, inédite ? Comment la rencontre avec des témoins des premiers jours comme des témoins d’aujourd’hui peut-elle renouveler notre être intérieur en profondeur et nous donner un élan pour faire face à la réalité de notre vie dans ce monde ? 

Il y a en moi, en toi, quelque chose de Marie de Magdala, quelque chose de Pierre, de Paul. C’est l’histoire d’une vie, une histoire d’amour entre Dieu et nous. Il y a une chose que cette halte au tombeau nous rappelle. Une promesse folle, une espérance pour tous les êtres humains de partout et de tous les temps.

Il y a en toi, en moi, en nous, quelque chose de l’autre disciple, celui qu’on appelle Bien-aimé. Celui qui n’a pas de nom, parce que l’invitation, le rendez-vous, c’est qu’aujourd’hui, tu puisses être à sa place. Il a couru si vite ! Pourquoi cette hâte ? 

Un trésor
Malgré les événements tragiques des derniers jours, il garde en lui un trésor que rien ni personne ne peut lui ravir. Il se sait aimé. Il n’est plus sûr de rien, sinon d’une chose : Dieu l’aime infiniment et gratuitement, tel qu’il est. Sa tendresse l’a rejoint au plus intime de son cœur. Il entre, il voit. Il croit. Ce vide, cette absence devient pour lui une évidence. Jésus est vivant, autrement. Il l’attend ailleurs. 

La réponse du Père à l’absurde de la violence et de la mort est la victoire de l’amour comme dynamique de Vie. Ce matin, comme cet autre matin, le Vivant est là. Le ressuscité nous précède. Dans sa patience, il nous attend. Nous ne sommes pas seuls. 

Ce vide, cet espace est la promesse d’une relation d’amour renouvelée, un entre-deux pour la circulation de la vie, un appel d’air qui ouvre un possible, un horizon, un temps qui permet de reprendre son souffle avant de poursuivre la route. Ce vide est une invitation. Il nous concerne aujourd’hui, il me concerne, il te concerne.

Entends son appel : viens, vois et crois !

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