Par Frédéric Monnin
Photo: DR
«Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur!»Nous connaissons par cœur ce passage de Luc, proclamé chaque année dans la Nuit de Noël : c’est le moment où l’Ange annonce la Naissance de Jésus aux bergers, ces « petits » choisis par Dieu pour être les premiers témoins de son Incarnation.
Une fois n’est pas coutume, pourquoi ne mettrions-nous pas à profit le temps de l’Avent, non pas pour grandir, mais pour devenir plus petits ?
Comme l’expliquera quelque trente années plus tard le Cousin-Précurseur à ses propres disciples, inquiets de voir leur nombre s’amenuiser au profit de Jésus, dans une histoire de noces, l’ami de l’Epoux se réjouit du bonheur de l’Epoux et de sa bien-aimée. Il n’est pas lui-même l’époux… Et de conclure : « Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue. » (Jn 3, 30)
Etrangement, au jour où j’écris ces lignes, me viennent à l’esprit, parfois aux oreilles, certaines lamentations de fidèles, désespérés de voir nos églises se vider, sans qu’on voie poindre la moindre inversion de cette courbe qui semble inexorable. Et je me demande si, fidèles que nous sommes – ou prétendons être – nous n’aurions pas
peu à peu oublié les paroles du Baptiste.
Ne serait-il pas salutaire, ne serait-ce que pour la quiétude de nos consciences et la fermeté de notre foi, que le temps de l’Avent nous soit donné comme exercice destiné à nous ramener à la hauteur de la mangeoire, à l’humilité et à l’ignorance des bergers de Bethléem…
Car en fait, qu’il s’agisse de la simple pratique religieuse, ou d’affaires plus graves telles les malversations financières, ou carrément scandaleuses et nauséabondes comme les abus sexuels au sein de l’Eglise, est-ce que le Mal ne viendrait pas du fait que le Christ se voie empêché de grandir au sein même de son propre Corps ? Le raccourci peut paraître abrupte, mais en y réfléchissant…
Mettons à profit le temps de l’Avent pour diminuer ce qui nous empêche de le laisser croître en nous. Et vous verrez qu’alors, notre Joie sera parfaite !
Bon temps de l’Avent, et saintes fêtes de la Nativité !