Dans cette rubrique, L’Essentiel propose aux Evêques des diocèses de Sion et de Lausanne-Genève-Fribourg, à l’Abbé territorial de Saint-Maurice et à leurs représentants de s’exprimer sur le sujet de leur choix. Ce mois, c’est Mgr Alain de Raemy qui prend la plume.
PAR MGR ALAIN DE RAEMY, ÉVÊQUE AUXILIAIRE DU DIOCÈSE DE LGF ET ADMINISTRATEUR APOSTOLIQUE DU DIOCÈSE DE LUGANO
La crise climatique bien perceptible, la crise énergétique tout aussi sensible, la crise politique trop évidente et les crises de valeurs, telles que celles du genre ou de la famille, si présentes, nous bousculent, nous inquiètent et peuvent aller jusqu’à nous angoisser.
Il arrive trop souvent d’entendre des adultes soulagés d’avoir vécu leur jeunesse avant et des jeunes quelque peu perturbés par tant d’incertitudes affichées.
Dans la foi, nous sommes aussi déstabilisés. Les abus de toutes sortes partout constatés, les relèves nulle part assurées, les plus grandes certitudes contestées…, pas de quoi tranquillement continuer. L’avenir est bien sombre, pour ne pas dire bouché. Mais peut-être faut-il mieux remarquer ce qu’il nous est donné de prier.
Quand, à la Messe, après la consécration du pain et du vin, le prêtre proclame ou chante : « Il est grand le mystère de la foi ! », il ne dit pas : « Que c’est mystérieux tout ça ! » Le mystère, ce n’est pas ce qui est et reste obscur, c’est au contraire ce que je découvre parce qu’on me l’a révélé. Le mystère de la foi n’est donc pas ce qui reste caché, mais au contraire ce qui est dévoilé, mais que jamais je n’aurais pu imaginer. Je me sens dépassé, oui, mais pas largué. Je suis initié à une beauté et à une profondeur que je n’aurais jamais pu m’inventer ou me représenter. Je suis surpris mais béni.
Ce monde gémit effectivement dans les douleurs d’un enfantement. Saint Paul le dit. Pourtant, dans toutes ces douleurs, un seul cri a de l’avenir : viens Seigneur Jésus ! Oui, il viendra : nous proclamons ta mort, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire. Inimaginable…mais vrai !
En tant que chrétiens, plus que quiconque, nous avons donc toutes les raisons d’espérer, de continuer à contribuer, dans toutes les crises, et même les pires, à un avenir meilleur. Quand on sait qu’Il reviendra pour tout mener à son accomplissement, aucun effort de bien ou pour le bien n’est inutile. Bien au contraire, chaque contribution pour un bon changement est comme une avance sur la plus grande vérité, celle d’un monde par Dieu aimé et qui ne sera donc jamais abandonné. Si Jésus est ressuscité dans le passé, c’est pour en imprégner tout l’avenir et jusqu’au bout de tout.
L’avenir c’est Lui, et rien d’autre que Lui. Les jeunes ont un immense et magnifique avenir devant eux et nous tous également. Travaillons-y !