Arcabas, église Saint-Clément, Collex-Bossy (Genève)
Par Amandine Beffa
Photo: Jean-Claude GadmerIl vaut souvent la peine de pousser la porte des églises à l’écart des grands centres urbains. Celle de Collex-Bossy, dans le canton de Genève, dissimule un magnifique retable d’Arcabas (1926-2018).
Reprenant les codes traditionnels du retable (la peinture sur bois, les thèmes…) pour les retravailler de manière contemporaine (les couleurs, la composition…), le peintre français propose une traduction pour aujourd’hui du mystère de la Rédemption.
Au centre, le Christ attire toute notre attention. De sa main droite, il indique la mort, symbolisée par les instruments de la Passion, la croix et la mise au tombeau. Si les émotions qui se dégagent du panneau sont fortes, elles appartiennent au passé : le Christ est représenté comme sortant du tombeau, la mort est vaincue.
De sa main droite, il indique l’agneau, figure de l’apocalypse et de la vision de la Jérusalem céleste : « Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre ont disparu et la mer n’est plus. Et la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, je la vis qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, comme une épouse qui s’est parée pour son époux. » (Ap 21) 1
Ce temps n’est pas encore là, nous sommes encore confrontés à nos difficultés et nos souffrances et à tout ce qui fait la réalité de notre condition humaine.
Le panneau central figure cet entre-temps qui est le nôtre. Le mal est vaincu par la mort et la Résurrection du Christ, mais nous attendons encore sa venue dans la Gloire.
Il ne nous reste plus qu’à tourner nos yeux vers le Seigneur. Tête baissée, il semble s’avancer vers nous pour nous accueillir les bras ouverts. Peut-être que ce que nous vivons est parfois plus proche de la mort que de la vie, mais qu’importe, le Christ vient à nous sans jugement pour nous présenter l’amour infini du Père.
1 Traduction œcuménique de la Bible.