
Par Amandine Beffa | Photo : Jean-Claude Gadmer
Le programme iconographique de cette église est d’une richesse extraordinaire. Il a été voulu ainsi par le curé Damon lors de l’agrandissement de l’édifice.
Situés à hauteur de regard dans la nef, les vitraux d’Eugène Dunand retracent toute la vie du Christ telle une fantastique bande dessinée. L’artiste a recours à la technique médiévale : le verre est teinté dans la masse et cerclé de plomb. C’est ce qui donne l’intensité à l’œuvre. Chaque scène comporte une légende : pour peu que l’on ait quelques notions de latin, la lecture est simplifiée. D’autant que la référence biblique est parfois indiquée. Traditionnellement, les vitraux se lisent de bas en haut, c’est l’inverse ici.
Et Verbum Caro Factum Est ; Et le Verbe s’est fait chair (Jn 1, 14)
L’Esprit Saint descend comme une colombe dans la nuée. Toute la scène semble englobée dans sa lumière. Arrêtons-nous sur l’échange de regards entre la mère et le fils ainsi que sur la disposition des mains de Marie contre son cœur.
Evangeliso Vobis Gaudum Magnum ; Je vous annonce une grande joie (Lc 2, 10)
Les bergers sont couchés, la tête des moutons apparaît dans le bord droit. La posture de l’homme en jaune, une main devant la bouche, un bras derrière lui, comme s’il tombait, évoque la peur.
L’ange dirige une de ses mains vers les bergers, l’autre vers le ciel, comme pour dire : « Vous, ne restez pas dans la peur, mais relevez le regard, car je vous annonce une nouvelle qui va changer votre vie. »
L’étoile est représentée dans la même composition que la nuée dans laquelle se trouvait la colombe au registre supérieur. Cette étoile n’est pas une simple étoile.
Invenerunt Mariam, et Joseph, et infantem ; Ils trouvèrent Marie et Joseph, et l’enfant (Lc 2, 16)
Les bergers ont retiré leur chapeau en signe de respect. Celui en jaune est à genoux alors que celui en vert tient sa main contre son cœur, comme pour montrer qu’il est touché. L’artiste est parvenu à transmettre des émotions profondes sur les traits des visages. Ce sont les bergers qui sont désormais sous les rayons de l’étoile, comme s’ils étaient touchés par la grâce.
A notre tour, nous pouvons nous demander ce que nous avons à quitter pour nous laisser toucher par la grâce de la nativité.
