Service funéraire

Service funéraire

Je suis allée à la rencontre de Raymond Ançay sur les hauts de Fully afin qu’il m’explique en quoi consiste le service funéraire et ce qui l’a poussé vers cet engagement.

Texte par Alessandra Arlettaz
Photo: Raymond Ançay
Il y a plusieurs années, Raymond a décidé de se reconvertir et de travailler dans le service funéraire. Cela s’est décidé lorsqu’un oncle qui faisait ce métier est devenu extrêmement malade et que son épouse s’est tournée vers lui pour lui demander de se charger de ce service auprès des défunts et de leurs familles. Ramyond me confie que toute sa vie il a eu le désir de « soigner », de se mettre « au service de l’autre ». Cependant, étant l’aîné d’une grande famille, il n’a pas eu l’occasion de se former dans cette branche.

Il y a une vingtaine d’années, après un trop-plein professionnel, il a osé changer de profession pour devenir masseur spécialisé puis, grâce à ce premier changement, il s’est dirigé vers le service funéraire.

Il le fait en tant qu’indépendant car pour lui ceci est une condition sine qua non à cet engagement. Chaque famille mérite que l’on soit disponible à 100% pour s’occuper de son défunt. Pour Raymond, c’est une des choses essentielles qu’il veut donner à son service, car chaque décès est différent, chaque famille est différente. 

Ce travail doit être un SERVICE avant TOUT, car l’attitude à adopter doit être spécifique à chaque type de décès : naturel, personne âgée / accidentel ou tragique / enfant, adulte / maladie grave / décès subit / bébé (chaque décès touche l’agent funéraire mais ceux concernant les bébés lui sont particulièrement éprouvants) / suicide, suicide assisté (c’est alors la police juridique qui prend contact avec lui).

Parfois Raymond est contraint de faire « attendre » les soins au défunt pour pouvoir s’occuper de la famille ; prendre le temps avec elle tout en la bousculant en douceur afin de prendre les décisions les plus pressantes. En effet, lui est là pour le défunt… Cependant, il y a parfois des impondérables… Par exemple lorsqu’une famille veut faire les choses tranquillement mais que la température climatique élevée pose un problème sanitaire par rapport au défunt… Il faut donc pouvoir le déplacer très rapidement. Dans d’autres circonstances, des décisions ou attitudes délicates et/ou urgentes sont à prendre, etc.

Il me redit qu’il est très important qu’il puisse vraiment prendre du temps avec la famille afin de pouvoir offrir un service différencié…

Si la famille n’est pas « religieuse », il convient de respecter ses souhaits. Dans ce cas, il désire faire le maximum pour donner encore plus d’attention à l’accueil, à la toilette du défunt, etc. 

Si la famille est « religieuse », on peut proposer de prier un instant ensemble, précise-t-il. Le plus souvent, la prière permet d’apaiser les émotions, les tensions, etc.

Quand la situation paraît difficile, Raymond confie, intérieurement, à saint Joseph le défunt et sa famille. Il témoigne que ce dernier l’a toujours aidé.

C’est un métier qui demande de la souplesse car malgré le canevas habituel, il lui faut faire place aux impondérables et être rapidement disponible. Dans sa famille, chacun sait qu’il peut être appelé à tout moment, malgré les aléas quotidiens (autre travail, occupation, assemblée, repas de famille, etc.).

Pour accomplir ce service il se dit heureux d’avoir la foi, d’avoir pu côtoyer la mort et eu la chance d’accompagner des personnes proches ou parentes, en fin de vie. Il n’a pas peur de devoir faire face à la souffrance des autres.

La compassion est aussi une des clefs de son « service » et doit se concrétiser dans les gestes de la préparation du défunt : soigner la toilette du défunt, la présentation de ce dernier, sa mise en valeur dans le cercueil… afin que, lors de la veillée à la crypte, on puisse retrouver le mieux possible la personne que l’on a connue. 

Parfois c’est plus difficile à gérer. Par exemple lors de la veillée, il faut savoir que, tout en étant à la fois une rencontre de parents et connaissances, pour quelques membres de la famille au moins, c’est aussi un moment de recueillement souhaité.

Il sait que l’engagement de l’agent funéraire ne finit pas avec la cérémonie de sépulture. Il faut rester très disponible auprès des familles en deuil pour des choses « post-cérémonie » et pour d’autres questions diverses : dépôt et/ou bénédiction de l’urne, soucis de marbrerie, de columbarium, de remerciements, etc. Tant d’autres questions… en attente de réponses.

Il conclut en disant que c’est un métier très intéressant car chaque fois c’est différent, éducatif et enrichissant. En effet, on entre dans l’intimité des familles, de leurs chemins, de leurs soucis… et ceci l’aide à s’améliorer, sans cesse. Le plus souvent avec les familles, plus on est simple et plus les choses se font facilement.

« Par expérience je te remercie, Raymond, de ce que tu fais par ta présence et ton engagement. Cela m’a aidée à traverser des moments douloureux. »

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