Les jeunes ne veulent pas d’un amour au rabais, mais face au foisonnement d’informations, comment trouver des repères lorsqu’il s’agit d’affectivité et de sexualité ? Le parcours TeenSTAR, d’inspiration chrétienne, leur propose d’aborder toutes ces questions sans tabou, afin de les aider à poser des choix libres et responsables.

Par Myriam Bettens
Photos : Pixabay, captures Youtube
« Pour accomplir sa propre vocation, il est nécessaire de développer, de faire pousser et grandir tout ce que l’on est. Il ne s’agit pas de s’inventer, de se créer spontanément à partir de rien, mais de se découvrir soi-même à la lumière de Dieu et de faire fleurir son propre être […] pour la gloire de Dieu et le bien des autres. » Dans l’exhortation, Christus Vivit, le pape François s’adressait à la jeune génération en l’invitant à entrer dans la découverte de soi et des autres. Cela afin de mieux s’aimer pour pouvoir véritablement… aimer.
Inévitablement, des questions surgissent lorsqu’on parle de ce que signifie concrètement « aimer » et d’autant plus lorsque la personne est en pleine construction. Le parcours pédagogique TeenSTAR [Teenager Sexuality Teaching in the context of Adult Responsibility, ndlr.] part des interrogations des adolescents pour leur permettre d’accéder à un discours authentique sur l’amour. Malgré la pression ambiante, « les jeunes veulent vivre un grand amour et ne veulent pas d’amour au rabais. Ils constatent que celui-ci a besoin de se construire pour s’épanouir dans la confiance », affirme l’association TeenSTAR suisse. Discerner la limite entre amitié et amour, résister à la pornographie ou encore savoir dire « non » dans le cadre de relations affectives sont quelques-unes des questions abordées par cette pédagogie mise au point en 1980 par la religieuse et gynécologue américaine Hanna Klaus. Le programme a essaimé dans le monde entier et existe aujourd’hui dans plus de 40 pays. En Suisse, il existe depuis 1996 sous la forme d’une association à but non lucratif.
Concrètement, le parcours TeenSTAR est constitué de temps d’échange en petits groupes, non mixtes et par tranche d’âge, ce qui permet « des échanges en toute liberté ». Les jeunes sont accueillis « là où ils en sont, avec leur histoire. Accompagnés dans leurs réflexions, avec bienveillance et dans un souci de confidentialité ». Par cette démarche, les animateurs ont à cœur de favoriser le dialogue des jeunes avec leurs parents, souvent démunis face à ces questions. Ceux-ci restant toutefois leurs premiers éducateurs, ils sont invités à s’impliquer par deux échanges prévus durant le parcours, car pour l’association « TeenSTAR complète l’éducation sexuelle dans le cadre familial et ne se substitue pas à celle-ci. Plus les parents réalisent le rôle prépondérant qui leur incombe dans cette tâche, mieux le programme peut les soutenir. »
« Développer cette vision globale de la sexualité avec les jeunes est une forme d’épanouissement personnel » et au cœur de l’esprit TeenStar toutes les dimensions de la personne sont prises en considération, autant physiques, intellectuelles, sociales, affectives que spirituelles. « En tenant compte de ces cinq aspects de la personne et en les ajustant les uns aux autres, le jeune est amené à unifier sa vie. » A Genève, le parcours s’adresse aux adolescents de treize à quinze ans et se compose d’une quinzaine d’ateliers d’une durée de septante-cinq minutes chacun à intervalle de quinze jours. Les adolescents « s’engagent, à l’issue des deux premiers ateliers, qui sont à l’essai, à suivre le parcours dans son intégralité ». Cela permet ainsi « de creuser vraiment les sujets de l’affectivité et de la sexualité. De se forger une opinion, tout en éveillant son sens critique, afin de pouvoir poser des choix libres pour sa vie ».



