Photos: oeco, suisse1er septembre au 4 octobre
C’est sur le sens du toucher que se focalise l’action « Un Temps pour la Création 2018 ». Le slogan « A fleur de peau : le toucher » invite à explorer « avec nos mains » le monde qui nous entoure. Car quiconque « saisit » la Création découvre une part de la réalité divine inhérente à ce qui nous entoure. Les Eglises et les paroisses ont ainsi l’opportunité d’attirer l’attention de multiples manières sur l’amour infini que Dieu porte à l’ensemble de la Création. Cette action fait partie d’un cycle dédié aux cinq sens qui s’étend de 2016 à 2020. Ce sont nos mains qui nous permettent de toucher, de modeler et de bâtir. Les enfants doivent « saisir » et tenir les choses pour les comprendre. C’est dans les mains que se concentre le sens tactile de notre organe sensoriel le plus étendu : la peau. Cette dernière enveloppe tout le corps. Par la peau, nous ressentons la douceur et la douleur, le chaud et le froid, la proximité physique et l’éloignement. Tous les êtres vivants – et pas seulement les humains – possèdent une peau, sont entourés par la Création et ont besoin de ce qu’elle leur donne : de l’air pur et de l’eau propre, une nourriture saine, une protection contre le chaud et le froid. La création de l’être humain ou le contact avec le divin sont décrits dans la Bible de manière très imagée : dans le second récit de la Création, Dieu modèle l’être humain avec de la terre, comme un potier (Gn 2, 7). Le prophète Elie ressent la proximité de Dieu dans un léger souffle (1 R 19, 12). Quiconque est touché par Jésus ou quiconque le touche est guéri (Mt 8, 1-4.14-15 ; 14, 34-36). Marie de Béthanie oint les pieds de Jésus d’une huile de nard très précieuse (Jn 12, 3). Le bon Samaritain soigne de ses propres mains le blessé étendu au bord du chemin (Lc 10, 30-35).
Par leurs célébrations et leurs actions pour autrui dans le respect de la Création, les Eglises et les paroisses transmettent à leurs fidèles l’amour de Dieu qui englobe et inclut tout. Des rites comme l’imposition des mains, le baptême, l’eucharistie ou la sainte Cène permettent de percevoir le divin au cœur de la Création. Cette expérience peut se faire aussi dans la nature lorsqu’on marche pieds nus, que l’on examine une écorce en la touchant, ou lors de simples travaux de jardinage. « Venir au jardin me rapproche de Dieu » : c’est ce que ressent une jardinière qui s’occupe des jardins des églises à Genève.
Les Eglises suisses recommandent, depuis le troisième Rassemblement œcuménique européen de Sibiu (2007), de célébrer Un Temps pour la Création : « Nous recommandons de consacrer à la prière en faveur de la protection de la Création et à la promotion d’un mode de vie durable la période qui s’étend du 1er septembre au 4 octobre. » Pour l’Eglise catholique-romaine, le pape François a institué, le 1er septembre, la « Journée mondiale de la prière pour la sauvegarde de la création ». Il souhaite « que cette journée de prière puisse impliquer également, d’une manière ou d’une autre, d’autres Eglises et communautés ecclésiales et qu’elle soit célébrée en consonance avec les initiatives que le Conseil œcuménique des Eglises organise sur ce thème ».