Une année avec saint Joseph

Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, unités pastorales du Grand-Fribourg (FR), janvier-février 2021

Par Mgr Alain de Raemy, évêque des jeunes, paru sur vocations.ch | Photo: MV

Le pape François a rendu hommage, le 8 décembre dernier, à saint Joseph, dans sa lettre apostolique Patris Corde, rédigée à l’occasion du 150e anniversaire de la proclamation de l’époux de la Vierge comme patron de l’Église universelle. À cette occasion, une « année spéciale saint Joseph » a été décrétée, elle se tiendra jusqu’au 8 décembre 2021.Cette lettre, le pape François en a eu l’intuition pendant la première vague de la pandémie. Il a vu en Joseph le modèle de toutes celles et tous ceux qui ont sauvé notre société par leur travail et leurs services et qui passent en temps normal inaperçus : « Saint Joseph nous rappelle que tous ceux qui, apparemment, sont cachés ou en « deuxième ligne » jouent un rôle inégalé dans l’histoire du salut. »

J’apprends en lisant cette lettre que saint Joseph est le saint le plus cité par les papes, après Marie. J’apprends que Jean XXIII aurait aimé prendre ce nom de Joseph, mais n’a pas osé, non pas parce que c’était son nom de baptême, mais parce qu’aucun pape ne l’avait fait avant lui. Mais il l’a introduit dans la liste des saints à toujours citer dans l’Eucharistie. Enfin, cette lettre me remémore que Pie IX le reconnaissait protecteur de l’Église il y a tout juste 150 ans, Pie XII celui des travailleurs, et Jean-Paul II le disait Gardien du Rédempteur.

Pour comprendre la force de la faiblesse
Le pape nous rappelle avec insistance que Dieu « peut agir à travers nos peurs, nos fragilités, notre faiblesse ». Dieu ne se sert pas seulement de nos qualités, mais tout autant de nos fragilités. Il regarde nos défaillances avec tendresse, sans jamais nous condamner. Combien de fois saint Joseph n’a-t-il pas été préoccupé, désarçonné. Mais toujours il a su faire confiance, ne pas en rester à ses difficultés, il a su s’en remettre à la providence. Sa faiblesse est devenue… sa force.

C’est ainsi que saint Joseph vit dans une double obéissance : obéissance à ce qui lui vient vraiment de Dieu (les songes) et obéissance aux choses de la vie comme elles sont, sans les fuir, mais au contraire en en faisant un chemin de nouvelles découvertes, un chemin de conversion. Ce qui s’appelle transformer nos problèmes en autant d’opportunes occasions !

Saint Joseph a dit et redit, autant que son épouse Marie : qu’il me soit fait selon ta Parole, ainsi soit-il !

Un soupçon…
Le pape est tellement émerveillé par le rôle que saint Joseph a pu jouer dans la croissance humaine de Jésus qu’il s’écrie : « Je veux imaginer que, pour la parabole du fils prodigue et du père miséricordieux, Jésus se soit inspiré des comportements de Joseph ! »

Dans le contexte actuel de harcèlements et de sexismes, le pape souligne combien les hommes dans leurs attitudes avec les femmes peuvent s’inspirer de lui, de Joseph avec Marie. En ce temps de crise économique, combien le chômage est contraire à la plus noble des aspirations humaines de contribuer à la vie, à la manière d’un simple charpentier dans un lieu reculé. En ce temps d’absence du père, combien ce rôle peut et doit être constructeur et libérateur. Et combien la chasteté n’est pas qu’une question d’affectivité, mais surtout, en toute chose, un savoir aimer qui se donne sans vouloir posséder.

Un appel !
Comme toute lettre, elle est écrite pour être lue. Mais en l’occurrence, elle pourra être lue et relue ! Ce ne sera pas du temps perdu. Je peux vraiment la recommander. Je n’ai jamais vu, en si peu de pages, un si grand condensé de sagesse chrétienne, et tout… sauf compliqué !

Merci, Saint-Père !

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