PAR MYRIAM BETTENS
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Gritti-quoi? Gri-tti-bänz! Mais oui, vous savez… cette préparation en pâte sucrée que l’on mange à l’approche de la Saint-Nicolas. Un bonhomme en pâte, quoi! Fallait le dire plus tôt…
Disponible de la mi-novembre à la fin décembre sur tous les étals de boulangeries, ce petit bonhomme en pâte ou Grittibänz est très étroitement lié au 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas. Le terme en lui-même est composé de deux mots. Gritti, provient de Gritten et se traduit par «écarter les jambes». Bänz, quant à lui, est la forme abrégée du prénom «Benedikt» qui, en raison d’une occurrence fréquente, est utilisé de manière générale pour désigner un «homme». Par corrélation, il désignait le Schmutzli, personnage païen aux manières austères qui devint le sujet du bienveillant évêque Saint-Nicolas.
L’un des plus anciens témoignages d’une figure de pâte en forme d’homme, le jour de la Saint-Nicolas, se trouve dans la maxime de Saint-Nicolas du réformateur zurichois Heinrich Bullinger datant de 1546. Il est à souligner que la figurine en question est un Grittibänz féminin. Il semblerait donc que pendant longtemps, les pâtisseries en forme de femmes n’étaient pas aussi rares qu’aujourd’hui… Par ailleurs, la vénération de Saint-Nicolas s’étant implantée au nord des Alpes dès le XIe siècle, différentes coutumes en ont découlé au fil du temps. L’une d’entre elles trouve son origine dans le nord de la France et consiste à élire parmi les élèves, le jour de la Saint-Nicolas, un enfant-évêque qui dirige le monastère et l’école le temps d’une journée. La plus ancienne source rapporte une telle coutume à Bâle au XIVe siècle: les enfants traversaient la ville avec à leur tête un enfant-évêque déguisé. Tous recevaient un Wecken – un petit pain – à base de farine blanche. Puis, à partir du XIXe siècle, les sources commencent à indiquer que l’on mangeait des Teigmännli – bonshommes en pâte – le 6 décembre. C’est ainsi que la première référence au nom actuel de Grittibänz fait son apparition.
Les petits Romands, eux, ne découvrent cette spécialité qu’à partir de la deuxième moitié du XXe siècle. Avant cela, ils devaient se «contenter» des biscômes et des mandarines de Saint-Nicolas et des anailles – noix et noisettes – du Chalande genevois.
Recette: Grittibänz – Bonhomme en pâte de la Saint-Nicolas
Temps de préparation | Temps de repos | Temps de cuisson |
---|---|---|
40 minutes sur deux jours | 2 heures | 25 |
Le Grittibänz est de retour! Annonciateur de la proche venue du Saint-Nicolas, mais aussi de son acolyte le Père Fouettard… Si votre soulier contient un morceau de charbon au lieu de la friandise tant attendue, cela ne signifie qu’une chose: il faudra être plus sage l’année prochaine!
Ingrédients pour la pâte
- 500 g de farine pour tresse
- 1 ½ cc de sel
- 3 ½ cs de sucre
- ½ dé de levure (env. 20 g) émiettée
- 80 g de beurre en morceaux, ramolli
- 3 dl de lait tiède
Ingrédients pour le façonnage
- 8 raisins secs
- 1 œuf battu
- 2 cs de sucre en grains
Préparation
- Préchauffer le four à 180°.
- Dans un récipient, mélanger la farine, le sel, le sucre et la levure.
- Ajouter le beurre et le lait puis pétrir le tout en une pâte souple et lisse. Couvrir et laisser lever à température ambiante pendant env. 2 h jusqu’à ce que la pâte double de volume.
- Couper la pâte en 4 morceaux et former des rouleaux avec. Découper env. ¼ dans chacun d’eux pour la tête.
- Pour les jambes, entailler le tiers inférieur de chaque rouleau. Pour les bras, entailler en biais le tiers supérieur de chaque rouleau. Avec les bouts de pâte découpés, former des boules ovales et les replacer sur les corps. Représenter les yeux à l’aide de raisins secs. Mettre les bonshommes en pâte sur une plaque chemisée de papier cuisson et les laisser lever pendant encore 30 min. env.
- Les badigeonner d’œuf et saupoudrer de sucre en grains. Faire cuire env. 25 min. dans le bas du four préchauffé. Sortir et laisser refroidir sur une grille.