Une heure avec… Marguerite Robette

Une heure avec… Marguerite Robette

Le bonheur, c’est d’être uni à Dieu

Propos recueillis par Thérèse Yang
Photo: Thérèse Yang
Pour moi, la foi est une longue histoire d’amour. Pourtant, j’ai aussi connu vingt ans de lutte. Par là, je ne veux pas dire que je m’étais éloignée de la foi. Au contraire, j’avais besoin d’aller à la messe tous les jours, mais je n’étais pas d’accord avec Dieu sur tout. Je n’arrivais pas à Lui dire oui sans condition, sans réserve. Je ne vivais pas seulement pour lui ; je vivais pour moi. C’était : « Oui, mais ! », mais pas tout à fait « Oui ! » Finalement, c’est Dieu qui a gagné. C’est-à-dire que c’est moi qui ai gagné : Lui ne peut pas recevoir beaucoup de moi, c’est moi qui ai gagné des grâces. Cette lutte avec Dieu s’est terminée un Vendredi saint. C’est quelque chose de très intime, donc difficile à dire. A partir de ce moment, tout a été bouleversé. Je voyais les choses d’une autre manière. On peut aimer Dieu, mais sans vivre pour lui. J’ai pris conscience que vivre seulement pour moi, ça ne suffit pas. 

Je suis membre de l’ordre du Carmel déchaussé séculier, pour le moment encore en formation. Dans deux ans et demi, je ferai l’engagement définitif en tant que laïque. Je lis les psaumes du jour le matin, à midi et le soir et je fais au moins 15 minutes de lecture spirituelle, plus un quart d’heure au moins d’oraison. Et évidemment, je vais à la messe tous les jours. L’ordre du Carmel a pour spécificité la spiritualité de sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix. Ce qui est particulier à cette spiritualité, c’est un profond contact avec Dieu. Nous sommes une douzaine de membres et nous nous rencontrons une fois par mois ; en outre, nous faisons une retraite de trois jours par an. L’année dernière, nous sommes allés à Lourdes. Nous sommes un peu comme une famille. Bien sûr, j’ai aussi ma famille, cinq enfants et cinq petits-enfants. Elle est très importante pour moi. Plus je fais partie de cette communauté, plus l’amour que j’ai pour ma famille grandit.

Je suis heureuse, heureuse en Dieu, heureuse avec ma famille, sans compter mes amis. J’ai l’impression d’avoir plusieurs familles : ma famille naturelle, la paroisse, les personnes qui me montrent beaucoup d’affection et qui sont un prolongement de ma famille naturelle. Bien sûr, celle-ci sera toujours la première servie. Dieu est le centre d’attraction de tout cela. C’est pourquoi je les aime tous toujours davantage.

Le bonheur n’est pas quelque chose d’extérieur. Sinon, je serais trop dépendante des autres. Le bonheur, c’est d’être uni à Dieu. Je Lui demande de passer chaque fraction de seconde de ma vie en union avec lui. Avant, je me sentais prisonnière de ma vie. Maintenant, je me sens libre comme l’oiseau dans le ciel. J’aime et je me sens aimée. Mais Dieu est le premier à aimer. Chaque jour, j’ai deux rendez-vous d’amour et deux rendez-vous de tendresse. Les rendez-vous de tendresse, ce sont les psaumes et la lecture spirituelle. Les rendez-vous d’amour, c’est la messe et l’oraison. Je rencontre aussi Dieu à travers les personnes : l’amour du prochain, ça ne peut pas être autrement !

Biographie

Marguerite Robette, aide familiale de profession, est maintenant retraitée. Elle a toujours été très engagée dans l’Eglise. Avant de se marier, elle a fait partie de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) pendant huit ans. Puis elle a été membre de l’Action catholique ouvrière (ACO) avec son mari. Pendant de longues années, elle a été lectrice et a distribué la communion. Actuellement elle est active dans la cellule d’évangélisation de la paroisse Saint-Nicolas/Saint-Paul qui se réunit chaque semaine chez elle. Elle est aussi membre de l’ordre du Carmel déchaussé séculier. Elle aime écrire et a publié des textes de spiritualité (Paraboles du cœur simple, Ad Solem, 1995)

Wordpress Social Share Plugin powered by Ultimatelysocial
LinkedIn
Share
WhatsApp