Une ménagerie dans notre cœur…

Une ménagerie dans notre cœur…
Tiré du magazine paroissial L’Essentiel, secteur Vallée d’Illiez (VS), décembre 2020

Par Arlette Antony | Photo: Unspash, Arlette Antony

Que ce soit l’attaque sournoise d’un loup dans nos alpages, la visite nocturne d’un renard dans le poulailler du voisin, la piqûre redoutable d’un moustique-tigre ou d’une tique infectée : vous en conviendrez, l’annonce de ces faits divers ne laisse personne indifférent et suscite une réaction. Les uns, sensibles à ces agressions, encourageront vivement un contrôle attentif de ces prédateurs, voire engageront une lutte acharnée contre eux, ordonnant même leur extermination. Les autres, à l’opposé, soutiendront fermement leurs droits: «C’est la loi de la nature, laissons-la s’exprimer librement…» « Faire entrer le loup dans la bergerie » : qui ne connaît pas cette expression ? Elle exprime le danger qu’il y a de laisser entrer quelqu’un dans un lieu où sa présence peut faire beaucoup de mal. La Torah rappelle aux Juifs : « Attention ! Si tu ne contrôles pas ton animal intérieur, tu peux tomber très bas. » 

Il s’agit bien de « contrôle ». En nous accompagnant dans notre ménagerie intérieure, le Père dominicain Servais Pinkaers nous apprend à en faire l’inventaire. Il nous rend attentifs aux dangers potentiels que ces animaux représentent pour notre vie spirituelle et nous incite à discerner leur menace. C’est alors le moment de nous positionner, en toute liberté. Nous pouvons apprendre à les dompter, avec patience et persévérance, jusqu’à maîtriser leurs provocations. Mais, en gardant les yeux fermés, nous pouvons aussi décider de les ignorer. Choisissons notre camp !

Prêts pour le combat spirituel ?… Calme – Confiance – Courage !

Armés du bouclier de la foi, entrons vaillamment à la rencontre de cette ménagerie intérieure qui habite dans le désert de notre cœur… Peut-être aurons-nous la surprise d’observer et la volonté d’affronter :

Le lion de l’orgueil et de la domination,
Le coq et le paon de la vanité,
Le chat de la flatterie et
Le renard de la fourberie.
Le serpent de l’envie,
L’ours de la possessivité,
La pie de la jactance et
Le singe de la moquerie.

Nous y trouvons encore…
Le rhinocéros de la brutalité et
Le pachyderme insensible,
La mule entêtée,
L’anguille fuyante,
Le lièvre peureux et
La chèvre qui murmure sans cesse,
Le porc étalé dans son plaisir,
Le chien colérique,
Les mouches bourdonnantes des soucis et
Le ver rongeur de l’inquiétude. 1

Jn 1, 29 :
« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde »

Devant une telle faune, il nous apparaît bien difficile à nos seuls efforts de dompter ou de chasser tous ces animaux. Il est donc nécessaire que le Christ-Hostie soit notre repos et notre maître, notre compagnon de route et notre Sauveur pour nous aider dans cette tâche et nous sauver des dangers de mort que ces bêtes représentent. […] La présence de Dieu me change radicalement de grâce en grâce, me guidant à travers mon désert intérieur comme la nuée durant le jour et la colonne de feu durant la nuit.2

1 Bestiaire inspiré du Père Servais Pinckaers (1925-2008), La quête du bonheur, Ed. Téqui, Paris 1979, pp. 64-65.
2 Conclusion : Propos du Père Nicolas Buttet.

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